Je suis, une fois de plus, dans la chambre que j'occupais ce matin. J'ai cherché une sortie au cas où je me retrouve dans une maison de psychopathe, mais je suis à un étage beaucoup trop haut.
Et avec mes blessures à la jambe et à la cheville je ne pourrai pas aller bien loin. On m'a demandé d'attendre, une femme de chambre est censée venir me faire couler un bain.
Je pense en être capable moi-même, mais le mobilier est tellement beau et chic que je n'ose pas le toucher, c'est tout juste si j'ose m'assoir sur le lit. A peine quelques minutes plus tard, des coups sont portés à ma porte.
Une jeune fille entre dans la chambre, un joli sourire éclairant son visage ainsi que deux ailes grises dans le dos. J'ai toujours un petit mouvement de recule devant celles-ci. Je peux supprimer l'hypothèse de mort imminente. Comment est-ce possible ?
Je continu tout de même mon analyse, sait-on jamais que je trouve des bretelles qui me prouve que les ailes sont bel et bien un déguisement. Elle porte une jolie salopette fluide grise qui s'accorde parfaitement avec ses cheveux noirs et ses yeux clairs.
Elle m'explique qu'elle est là pour faire couler mon bain et que quelqu'un d'autre viendra changer mon pansement par la suite. Je l'écoute, mais mes yeux sont fixé sur ces grandes appendices qui pendent dans son dos.
Elle m'aide ensuite à me déplacer vers la salle de bain que je n'avais pas encore visitée jusque-là.
Assise dans un coin de la salle de bain, enroulée dans un peignoir doux et chaud, sur un petit banc en bois, j'observe la jeune fille s'affairer autour du bain.
De la vapeur s'en échappe ainsi qu'une odeur de madeleine. Je hume ce parfum délicieux et me détends instantanément. Tant pis pour mon enquête sur ses ailes. Le bain en porcelaine se trouve au beau milieu de la pièce, il est de style époque victorienne avec ses pattes de lion qui le maintiennent légèrement en hauteur.
Le bain me parait si ... normal comparé à tout ce que j'ai vu jusque maintenant. Je m'attendais presque à voir un énorme chaudron chauffé par un dragon. La jeune fille termine de mettre divers produits à l'odeur divine dans l'eau et s'apprête à partir.
-Au fait, comment vous appelez vous ? j'ose demandé.
-Je m'appelle Laora madame.
Madame ?
-Ho je ne suis pas mariée, c'est encore mademoiselle pour moi.
Je suis assez gênée, comment a-t-elle pu croire que j'étais mariée ? Ou même que j'avais l'âge de l'être, je n'ai que dix-sept ans. Dix huit dans quelques petits mois...
- Ça ne se passe pas comme cela ici. Nous sommes des dames en fonction de nos actions, de notre courage et de notre détermination, pas de notre statut, elle me sourit de façon rassurante et m'aide à me poser près de la baignoire. Bien si vous n'avez plus besoin de moi, je vais me retirer et vous laisser prendre votre bain.
Comment peut-elle savoir que j'ai toutes les qualités pour être une dame ? J'ai à peine le temps de rediriger mon regard vers elle qu'elle fait une révérence et sort de la chambre. Je l'interpelle avant qu'elle ne soit trop loin.
-Je m'appelle Halia.
Elle se retourne à demi vers moi avant de faire une deuxième révérence.
-Je sais qui vous êtes Halia, Gardienne des Rêves.
Je laisse tomber le peignoir sur le sol et me laisse couler dans l'eau chaude. L'odeur de madeleine s'imprègne dans ma peau. Mes muscles se détendent instantanément, même si une légère brûlure se fait sentir à ma cuisse blessée.
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Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)
FantasyHalia tient une jolie bibliothèque familiale alors que ses parents sont en voyage. Elle arrive à jongler entre la gestion de ce petit paradis et ses cours. Elle arrive même à sortir le mystérieux inconnu, qui lui rend visite tous les jours, du mutis...