Chapitre 3 : premier contact

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Je m'attends à tout moment à recevoir un coup. Et vu les paluches qu'il a, je risque de ne pas me relever. Je recule de quelques pas malgré moi. Je peux voir les autres regards effrayés posés sur moi, mais personne n'intervient pour m'aider.

- Hum, je- je vous demanderais de partir s'il vous plaît.

Peut-être que ma petite voix fluette par la peur va lui faire se rendre compte que je ne suis qu'une jeune fille de dix-huit ans et que je ne vaux pas la peine de me faire tabasser. Son regard, qui devient encore plus dur, me prouve le contraire.

Je recule encore de quelques pas. Jusqu'à buter contre un torse. Je ne me retourne pas, je crains trop que l'homme en profite pour m'attaquer. Mon corps tremble et je ne sais pas comment réagir face à cette peur. Je sais que si je me fais attaquer par cet homme, les autres clients interviendront. Mais je crains qu'ils n'attendent que le père passe à l'acte pour réagir.

Quitte à avoir mon visage abîmé, autant le faire avec courage et fierté. Je me redresse de tout mon un mètre septante et relève la tête. Il est hors de question que cet homme dégage ses mauvaises ondes chez moi. C'est mon territoire ici, et je suis prête à me battre telle une lionne pour le protéger.

S'il suffisait de faire pipi dans les coins des murs pour me protéger de ce genre de personne, ma vessie serait vidée depuis longtemps.

Mais je crains de faire fuir tous mes clients avec cette technique. Je ne sais pas s'il a vu passer mon idée de marquage de territoire dans mes yeux ou si c'est mon charisme qui l'a époustouflé, mais il sert les points et signe à sa femme et son enfant de sortir.

Sa famille part la tête baissée, probablement gênée par ce qu'il se passe. Faites donc madame, ayez honte de faire une scène comme cela à votre enfant ! Le père s'approche de moi et il me faut concentrer toute ma force pour ne pas reculer et tenir mes jambes en place.

Le monsieur ne fait que me lancer un regard menaçant avant de partir non sans cracher dans mon dos. Eurk ! Ce n'est que lorsque je me retourne que je remarque que mon inconnu était en réalité derrière moi. Dans la même position que moi, mais certes plus menaçant.

Bon, mon charisme n'a pas encore fait ses preuves, on dirait... L'homme au regard émeraude lance un coup d'œil à son manteau long et je ne peux empêcher une grimace de dégoût prendre place sur mon visage lorsque je vois que le crachat du père lui était destiné.

- Je vais nettoyer ça !

Je ne prends pas la peine de lui demander son avis et le prends par sa main gantée pour l'emmener derrière le comptoir, dans la petite réserve. Je mouille un chiffon avec un peu d'eau et de savon et m'approche de mon vigil improvisé.

Il a un mouvement de recul lorsque j'approche ma main de son torse pour frotter.

- Je vais juste un peu frotter, tu veux le faire toi-même ? je lui demande tout de même.

Je n'ai bien évidemment aucune réponse orale, mais un hochement de tête négatifs. Ayant reculé pour ne pas l'effrayer, je me rapproche doucement et pose le chiffon sur son manteau.

Juste sur son pectoral. Je tente d'ignorer le rouge qui me monte aux joues et continue de frotter. Ma curiosité m'oblige à jeter un coup d'œil à son visage, pour être certaine qu'il ne remarque pas ma gêne. Mais pour mon plus grand plaisir, il rougit aussi et détourne le regard.

- Premier contact physique et je vous touche déjà le pec.

J'arrête immédiatement mon mouvement. Je viens de dire quoi ? Pitié, faites que je n'ai pas prononcé cette phrase à voix haute. Bien sûr que je l'ai prononcé !

Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant