Chapitre 8 : immonde créature

173 14 5
                                    

TW : truc un peu dégueu du style → corps déchiqueté, tête coupée, mort d'enfants, ...
__________________________________________________________________________

Toujours princesse dans mes bras, on se rend vers le château. Elle n'a pas bien vécu le passage par le miroir, je la sens toute perturbée. Heureusement qu'Antéros porte mes affaires, je peux ainsi au moins me soutenir sur une béquille. Le prince Eliam nous attend devant l'entrée, les bras croisés sur son torse. Ses ailes remuent dans son dos. Son regard se dirige vers la boule de poil dans mes bras, il fronce les sourcils étant trop loin pour savoir ce que c'est. Lorsque l'on est assez proche pour qu'il puisse reconnaître Princesse, ses yeux s'écarquillent et ses plumes se hérissent. Princesse commence également à s'agiter et regarde vers le prince héritier. Elle bouge dans mes bras et essaie de s'en soustraire. 

Je la tiens de toutes mes forces, mais elle arrive quand même à sauter sur le prince en se faufilant malicieusement entre mes bras. Celui-ci pousse un cri et rentre à toute vitesse dans le château, toujours avec Princesse accroché à ses ailes. Mais qu'est-ce qui lui prend à Princesse, elle ne chasse pas, elle déteste se salir. 

Son pelage noir lui permet de passer inaperçus sur les ailes du prince. Je cours, boiter serait le terme adéquat, après eux afin de récupérer mon chat. Je les retrouve tous les deux dans un couloir, face à face. Princesse est en position d'attaque tandis que le prince a replié ses ailes dans son dos et semble sur la défense. Mais pourquoi l'attaque-t-elle ? Je me dépêche de prendre mon chat dans mes bras et je ne la lâche plus. Je me prends quelques petits coups de griffe mais arrive à l'immobiliser.

-Garde cette immonde créature loin de moi ou je jure sur Héliodor qu'elle rêvera de croquettes dans les fins fond de la rivière Somnium, menace le prince Eliam.

Je ne discute pas et retourne dans la chambre que j'occupe depuis un petit moment maintenant. A peine lâché que Princesse se réfugie sous le lit. Je ne rentrerai pas dans ses petits caprice de chat roi. J'allume pour la première fois depuis deux jours mon téléphone et souffle en remarquant une dizaine d'appels manqués de mes parents. Nous devions nous appeler dimanche soir, mais j'ai eu comme qui dirait un petit souci. Je ne perds pas plus de temps et les appels. Au bout de la deuxième sonnerie, la voix paniquée de ma mère retentit.

-Halia ! Tu vas bien, nous n'avons plus de nouvelles de toi depuis presque trois jours !

-Je suis désolé maman, j'avais un gros exposé pour l'école et je n'ai pas arrêté de travailler du coup j'étais vraiment fatiguée, je mens.

-Mais tu aurais dû au moins nous envoyer un message, bon sang. Tu ne te rends pas compte du souci que l'on s'est fait ton père et moi, panique ma mère.

J'entends vaguement mon père dire que ma mère exagère. Ma porte s'ouvre doucement à cet instant, la tête d'Eliam apparait dans l'entrebâillement. Il semble inspecter les lieux, une fois satisfait il rentre dans la chambre et s'assoit à côté de moi sur le lit. S'il savait qu'il venait de s'assoir au-dessus de Princesse...

-Je suis désolé maman, je n'y ai pas pensé, je tente de me justifier en envoyant un regard interrogateur au prince.

Le prince tend sa main vers moi pour que je lui donne le téléphone. Je lui fais signe qu'il en est hors de question, mais il me fait la moue et baisse ses ailes dans une position de victime. Je suis faible, vraiment faible. Un sourire satisfait se forme sur son visage lorsqu'il apporte le téléphone à son oreille.

-Bonjour madame, je suis désolé qu'Halia n'ait pas pu vous appeler, mais vous savez les jeunes de nos jours ne sont plus aussi responsables qu'avant, déblatère-t-il.

Ma mère doit sûrement s'être lancée dans un discours sur le manque de responsabilités des adolescents. Leur discussion continue encore pendant vingt minutes, vingt minutes où je ne sais quoi faire pour arrêter cette mascarade.

Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant