Chapitre 21 : Longue nuit

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J'ai cédé...

Nous sortons du château sous les applaudissements et encouragement des citoyens. Les deux princes qui m'entourent et Princesse qui ouvre la marche, je fais de timides signes tout en me dirigeant vers la rivière Somnium.

 Le brouhaha s'estompe un peu plus à chaque pas. Mais l'anxiété, elle, ne cesse d'augmenter. J'ai eu la merveilleuse surprise d'avoir reçu une lettre de mes parents. 

Quelques mots d'encouragement et beaucoup de menaces de la part de ma mère s'il m'arrivait quelque chose. 

J'ai pleuré un bout coup, me suis apitoyé sur mon sors et me suis relevé. Comme ma mère l'a dit, c'est mon devoir. Même si je plonge dans l'inconnu.

Ça va maintenant faire des heures que nous longeons la rivière. Tout est calme pour l'instant et la nuit commence à tomber. 

Le froid qui la suit de près. La forêt qui borde la rivière semble habitée. De petites silhouettes lumineuses se font de plus en plus présentes. 

Je pensais que c'était la fatigue qui m'embrouillait le cerveau, mais je constate que Princesse les voit également. À chaque fois que je fais un pas dans leur direction, elles disparaissent. 

Les princes n'ont pas l'air de les remarquer et je n'ose leur dire. Au risque de passer pour une folle.

— Bon, il est temps d'installer notre campement. Déclare le prince Eliam.

Campement est un bien grand mot. Nous ne disposons que d'une couverture de survie chacun, le strict minimum. 

Nous avons par chance Antéros, qui apparemment, s'y connaît bien en campement, nous trouve un endroit avec de la mousse pour ne pas souffrir de maux de dos. 

Une fois nos lits de fortune posés au sol, Antéros allume un feu. Personne ne parle ce qui me permet d'entendre encore plus fort les douces voix des petites créatures des forêts. 

Je suis tellement concentré dessus que je ne vois pas la viande séchée que me tend Antéros. Je le prends en lui adressant un petit sourire. Le stress me rend intentionné et peu bavarde. Le contraire de ce que je suis habituellement.

Le feu brûle toujours et éclaire les corps endormis des deux princes. Je n'arrive personnellement pas à fermer les yeux, Princesse non plus d'ailleurs.

 Je me retourne et me retourne encore sous ma couverture, mais Morphée ne veut apparemment pas de moi. Alors que je me force à fermer les yeux pour m'endormir, une lumière transperce mes paupières. 

J'ouvre donc doucement les yeux et découvre une de ces petites créatures que je vois depuis quelques heures. 

J'approche doucement ma main, mais la petite créature se recule en chantonnant. Un regard vers les deux corps endormis me prouve que je suis la seule à les entendre. Je reste cependant couché sous ma couverture sans bouger.

Mon corps me crie de fermer les yeux et de dormir. Mais mon esprit me hurle de suivre ces petites choses. 

Je reste donc réveillé, sans bouger pour autant. Je sens pourtant que je suis exténuée. Est-ce ça que vivent les insomniaques ? 

Je préfère rester en dehors de leur secte si possible. Je suis peut-être emphatique, mais pas à ce point. La fatigue ajoutée au stress commence à me rendre beaucoup trop vulnérable. 

Je sens des larmes dégouliner le long de mes joues. Je suis absolument terrorisé par ce voyage. C'est l'inconnu total pour moi. 

Passer d'une vie monotone, simple et solitaire à une vie d'aventure, d'inconnu et de nouvelle amitié est assez difficile. Mes parents me manquent terriblement. 

Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant