- Petite nymphe...
Ces mots se répètent en boucle dans ma tête, mais ne sont pas suffisants pour me faire sortir du sommeil.
- Réveille-toi, on est arrivé.
Je remue légèrement la tête, mais n'ouvre toujours pas les yeux. Je me sens ballotté durant plusieurs secondes avant d'être posé sur le sol. Je cligne rapidement des yeux.
- On est arrivé ? je demande bredouille.
Je finis d'ouvrir les yeux et ce qui se présente devant moi finit de me réveiller entièrement. Une énorme étendue de sable se profile à l'horizon. À quel moment avons-nous quitté la forêt ? Je tourne sur moi-même pour admirer les alentours. Le royaume de sable est séparé de la forêt par la rivière somnium qui semble entourer tout le royaume. Je remarque un pont qui relie l'herbe au sable, je suppose que c'est par là que nous somme passé. Aucune armée ni aucun demi-dieu n'a lancé d'attaque contre nous. C'est un bon début. Je m'avance vers ce qui me semble être des bâtisses. On peut y voir des lumières même si je suis trop loin pour distinguer d'où proviennent-elles. La nuit doit être tombée depuis peu, je peux voir le dégrader de couleur dans le ciel. Nous avançons difficilement dans le sable, nos chaussures s'en remplissent et nous nous enfonçons dans les dunes. Le sable s'envole pour danser en tourbillonnant, mais je ne ressens pourtant aucun vent. L'air est chaud, mais pas lourd, c'est une nuit douce. Ce qui m'apaise un minimum. J'avance plus par automatisme, je suis subjugué par les alentours. De petites maisons sortent du sable, elles ressemblent à de mini palais. Quelques-unes ont les fenêtres éclairées. Pourtant ce royaume à l'air désert. Des habitations, de la lumière, mais pas une preuve d'âmes qui vivent. Ma tête commence à me tourner à force de regarder d'un côté à l'autre. Une grande main se pose sur ma tête et l'immobilise.
- Regarde devant toi avant de t'évanouir, nous sommes arrivés, chuchote Antéros.
Devant moi, se dresse un immense palais de sable aux allures du Moyen-Orient. De grandes tour le rende encore plus immense qu'il ne l'est déjà, des vitraux jaunis renvoient un reflet doré sur le sable qui constitue les murs. Il est sublime... Il nous reste encore quelques mètres avant d'en franchir les portes, mais il est clair que personne ne nous attend devant l'entrée. Et je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose. Le prince Eliam qui gardait princesse dans ses bras après qu'elle se soit débattue avec le sable, la pose enfin sur les petits pavé qui bordent la porte.
J'ai le réflexe de tendre mon bras dans mon dos et de toucher les hanses de mes lames. Un moyen de me rassurer, de ne pas être totalement démunie si une menace venait à se montrer. Antéros pose doucement sa main sur la mienne et entrelace nos doigts.
- Non, nous ne devons pas nous montrer offensifs. Tout se passera bien.
Il a raison, rentrer dans une habitation avec deux lames des plus tranchantes à la main n'est peut-être pas la meilleure de mes idées. Nous sommes ici en tant que diplomate. Plus que quelques pas et nous pousserons les portes. Plus que quelques pas et cette aventure s'arrêtera. Mais je sens que quelque chose cloche. Il y a trop de mystères pour qu'ils soient résolus en une seule discussion. Je ne le sens pas du tout.
Deux énormes heurtoirs en forme de croissant de lune nous servent à annoncer notre présence. Le bruit du laiton contre la porte raisonne dans tout le royaume. Si nous ne nous étions pas faits remarqués jusqu'ici, ce bruit risquerait d'avoir réveillé tout être vivant à des kilomètres. La porte s'ouvre doucement et une jeune femme se place dans l'embrasure.
- Princes, Gardienne...nous salue-t-elle en s'inclinant.
Ce n'est qu'à cet instant que je remarque sa tenue. Enfin, sa nudité serait plus exacte. Une robe légère lui tombe sur les bras, dévoilant sa forte poitrine. Le reste de la robe coule sur ses hanches larges, ne cachant rien. Cette sorte de robe lui donne un côté sensuel sans être vulgaire. Elle est si élégante et belle. Ses longs cheveux roux pendent le long de ses formes. Je suis totalement subjugué par sa beauté pure. Je suis en mode automate lorsque nous entrons dans le palais. Une gigantesque fontaine prône au centre de la salle et une multitude de bancs sont installés un peu partout. La femme qui nous a ouvert part rejoindre ses congénères sur les bancs. Il y a énormément de femmes ici, toute dans une tenue d'Eve avec ce drap qui ne couvre rien. La jeune femme rousse nous invite à la rejoindre sur le banc. Je suis si hypnotisé que je m'en approche sans me méfier de quoi que ce soit. Tel un marin tomber dans le piège d'une sirène. Peut-être que c'est ce qu'elles sont après tout.
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Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)
FantasyHalia tient une jolie bibliothèque familiale alors que ses parents sont en voyage. Elle arrive à jongler entre la gestion de ce petit paradis et ses cours. Elle arrive même à sortir le mystérieux inconnu, qui lui rend visite tous les jours, du mutis...