Mes doigts passent délicatement entre ses plumes. Je le sens se détendre au fil de mes caresses. Ses plumes perdent de leur dureté, elles deviennent plus agréables au toucher. Je continue de faire descendre ma main sur son aile jusqu'à son extrémité. Je le sens frissonner et haleter.
- Ça va ? Je demande inquiète.
Il me prend la main que j'ai relevée afin de ne plus le toucher, et la repose sur son aile.
- Continu, me souffle-t-il.
Je continue donc de faire passer et repasser ma main tout le long de ses plumes. Au bout de quelques minutes, je le sens me pousser dans le dos grâce à son aile et me rapprocher plus proche de lui.
- Antéros, que fais-
- S'il te plaît. Laisse-moi t'avoir plus proche de moi.
Je ne réponds rien et le laisse m'enlacer. Il dépose sa tête sur mon épaule et j'en profite pour mettre ma main dans ses cheveux. Nous restons dans cette position encore longtemps. Mes caresses deviennent de plus en plus lentes alors que mes yeux se ferment de fatigue. Je passe doucement mes ongles sur le haut de son aile pour le sortir de sa transe en délicatesse, mais ce n'est pas l'effet escompté qui se produit. Un gémissement sort de sa bouche et il me ressert encore plus contre lui. Sa respiration s'est brutalement coupé avant qu'il ne pousse un long soupir. J'écarquille mes yeux sous mon bandeau et je sens mes joues chauffer.
- Ne fais pas ça !
Sa voix ressemble plus à un grognement qu'à un ordre. Je sors difficilement de son étreinte et recule à tâtons. Je cherche le lit avec mes mains. Mes genoux en rencontrent le bord, me faisant tomber sur le matelas.
- Je suis désolé, je ne voulais pas te faire mal.
Je ne reçois aucune réponse et je ne peux savoir où se trouve Antéros, ayant toujours le bandeau sur les yeux.
- Me faire mal... Tu penses que tu m'as fait mal ?
Je hoche de la tête timidement. Son grognement m'a laissé penser que j'avais dû faire un faux geste et le blesser. J'entends des pas se rapprocher de moi et le lit s'affaisser.
- Ne t'en fais pas, repose-toi. Tu t'endors debout.
Alors que je m'installe sous la couverture, je sens Antéros se relever.
- Non ! Reste.
Ma phrase était plus une supplique qu'un ordre. Après tout le chemin que j'ai réussi à faire pour me rapprocher de lui, je ne compte pas m'arrêter là. Je dois prendre les choses en main. Il ne dit rien et s'allonge à mes côtés.
- Ça te dérange si, hum, si j'étends mes ailes ?
Je me contente de me mettre au bord du lit afin de lui laisser le plus de place dont il a besoin. Mais si ses ailes ont la même taille que celle du prince Eliam, elles doivent prendre tout le lit. Plus personne ne bouge, nos respirations sont calmes et lentes. Je me permets de fermer les yeux et de me laisser aller au sommeil.
Juste avant de sombrer, je me sens soulever et poser sur une surface molle des plus agréables. Je ne perds pas de temps pour me réinstaller convenablement et m'endormir, enveloppée d'une douce chaleur.
Je me réveille sous de petites chatouilles au visage. Je me relève brusquement en me rendant compte que je ne vois rien, même après avoir ouvert les yeux. Je ramène mes mains à mon visage, totalement apeurée par ce que je risque de rencontrer. Je touche une matière douce qui enroule mon crâne et cache mes yeux. J'essaye de l'arracher brusquement, mais des mains m'en empêchent.
- Doucement Halia. Ce n'est que moi, Antéros.
Je me détends au son de sa voix. Cependant, il ne dénoue pas le bandage, je dirige donc mes mains vers l'arrière de mon crâne afin de l'enlever.
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Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)
FantasyHalia tient une jolie bibliothèque familiale alors que ses parents sont en voyage. Elle arrive à jongler entre la gestion de ce petit paradis et ses cours. Elle arrive même à sortir le mystérieux inconnu, qui lui rend visite tous les jours, du mutis...