Chapitre 16 : De mère en fille

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Les mains remplies de fleurs en tout genre y compris quelques fleurs d'Hypnos, je me dirige vers Antéros qui de son côté en cueille également. Je dépose délicatement mes trouvailles dans le panier accroché au bras du prince. 

Je me rends compte que nous ressemblons vraiment à un couple dans cette situation. Et pour mon plus grand étonnement, ça ne me déplaît pas du tout. 

Je me risque à lui lancer un regard. Peut-être que ses pensées prennent le même chemin que les miennes. Il est accroupi, les doigts posés sur la base d'une tige d'une fleur dont je ne connais pas le nom.

 Une fois sectionné, il la pose avec une grande délicatesse dans le panier. Le souvenir de ce matin me revient en mémoire. Le voir si calme et doux actuellement alors qu'il y a quelques heures, il se battait avec beaucoup de talent.

- Je pense que l'on en a assez.

J'acquiesce et prends l'énorme bouquet dans les mains. Les couleurs vives se superposent, rendant le bouquet original et magnifique. 

Antéros sort de sa poche un ruban de soie bleu nuit et entoure les tiges en finissant par un nœud papillon. Et voilà un beau bouquet. Un coup d'œil vers mon compagnon de voyage et je sais qu'il faut y aller. 

Je le suis donc jusqu'à la fameuse arche de branches et malgré mes plusieurs passages à travers celle-ci, je suis toujours aussi angoissée. Une chaleur enveloppe ma main libre, je prends une grande inspiration et sers la main d'Antéros en retour. 

Lui, a l'air très serein pour quelqu'un qui va passer quelques heures d'interrogatoire intensif par un père sur-protecteur. 

Une pointe au cœur me rappelle que son père ne doit pas être du genre protecteur. J'avance d'un pas décidé vers l'arche, prête à affronter mes parents.

 Je n'aime pas leur mentir, je n'aime vraiment pas ça, mais je n'ai pas le choix. Surtout que ce n'est pas un petit mensonge d'adolescent, je ne sèche pas les cours, je ne sors pas en douce pour me rendre à une soirée.

 Non. Je pars en quête pour probablement sauver de multiples royaumes. Et ça n'a rien d'anodin comme situation ! Je m'arrête à un centimètre de la surface trouble de l'arche, il faut que je me calme, et rapidement. Une présence se fait ressentir juste à côté de moi.

— Á trois.

Je ferme les yeux et hoche positivement de la tête.

— Un...

Une grande inspiration.

— Deux...

Une expiration.

— Trois.

J'ouvre les yeux et traverse l'arche toujours la main d'Antéros fermement serrée dans la mienne. La sensation que je ressens en traversant le passage calme toutes mes angoisses et m'apaise. Comme la dernière fois, j'imagine ma maison en traversant.

 J'imagine même mes parents, m'attendre impatiemment devant la porte. Tels deux gardes protégeant un coffre-fort.

L'air s'alourdit d'un coup me faisant comprendre que nous avons traversé et que nous somme chez moi. J'ouvre doucement les yeux et remarque de grosses valises posées dans le salon. Mes parents sont déjà là ?

 J'avais espoir de pouvoir souffler un peu avant de me faire littéralement assommer de questions. Je dépose le bouquet de fleurs sur la table du salon. Des bruits de pas se rapprochent de nous, des cheveux grisonnants entre dans mon champ de vision.

 Les yeux de mes parents rencontrent enfin les miens. Leur regard descend doucement sur ma main toujours liée à celle d'Antéros, j'ai le réflexe de l'enlever, mais le prince n'est pas de cet avis et la garde fermement.

Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant