—M'accro-...
Son corps bascule en arrière par la fenêtre, ses ailes entourent mon propre corps qui a l'air minuscule dans ses bras. J'enfonce ma tête dans son torse et le sers de toutes mes forces. Je suis tellement paralysée par la peur qu'aucun bruit ne sort de ma bouche, pourtant, je sens un cri qui ne demande qu'à être libéré. J'ai l'impression que mes organes se mélangent dans mon corps. Mon estomac a pris la place de mon cœur et mon cœur celui de mon cerveau. Je suis pourtant une grande friande des attractions à sensation forte, particulièrement the Hollywood Tower à Disney land Paris. Mais cette expérience est un chouia trop intense pour moi. Mon corps qui, jusque-là, était protégé du vent grâce aux membres à plumes qui m'entouraient, est maintenant fouetté par l'air frais. Le peu de vêtement que je porte ne me protège pas tant que cela du froid, la chair de poule recouvre mes bras et mes jambes. Le corps du prince se retourne et je me retrouve cette fois-ci dos au sol. Je m'accroche de toutes mes forces à son torse, tel un koala. Même si ses bras musclés m'offrent une sécurité certaine, je préfère prendre mes précautions, quitte à lui casser une côte. Il l'aura bien cherché. La violence du vent se fait plus douce, voire même agréable. Je m'autorise à ouvrir un œil doucement, comme si la peur allait être moindre en 2D. Le prince nous fait planer doucement au-dessus de la terre fraîche, ses grandes ailes déployées dans son dos. J'admire le vent passer dans ses plumes, les faisant frémir lorsque leur bout touche l'herbe fraîche. Quelques touffes d'herbe me caressent le dos, l'humidifiant à cause de la rosée du matin. Ses grandes ailes fendent avec fluidité l'air avant de nous redresser et de nous poser délicatement sur nos pieds.
Je vais vomir.
—Halia ?
Il a l'air vraiment inquiet. Il peut, je ne compte pas le rassurer.
—J'ai l'estomac tout retourné, je m'explique livide.
Je pose mes mains sur mes genoux et aspire de grandes goulées d'air. Je n'arrive pas à savoir si c'est mieux ou au contraire si ça empire mon état. Une petite tape sur mon dos courbé me fait relever la tête. Le prince héritier me regarde avec un sourire contrit.
—Tu pourrais, hum..., ne pas vomir sur mes chaussures ? Ce sont des nouvelles...
Si je parle, je risque de rendre tout le contenu de mon estomac. Quoi qu'il le mériterait. Je laisse retomber ma tête et me contente de lever mon pouce en l'air. Si je dois vomir, ce sera sur ces chaussures, qu'il en soit sûr. Au bout de dix minutes, je peux dire que j'arrive à ouvrir ma bouche sans vouloir rendre mes repas précédents. Je me retrouve donc en quelques secondes, un bâton à la main, ne sachant trop quoi en faire, face à un Antéros sûr de lui.
—Bon commençons ! Halia tu essaye de désarmer mon petit frère ici présent, quant à toi frangin, tu essayes de toucher les points vitaux de notre petite Halia. Dit le prince Eliam en tapant des mains.
Antéros affiche un sourire espiègle. Moi ? Ça ne me fait pas sourire du tout. Déjà, parce que je ne sais pas me battre, ensuite parce que je n'ai jamais vu Antéros comme cela. Je le connais comme serviable, gentil et attentif aux besoins des autres. Là, on dirait qu'il n'attend qu'une chose, me battre à plat de couture. Et me dévorer toute crue, particulièrement mes yeux.
—Je ne suis pas certaine. Balbutiais-je.
Le sourire d'Antéros s'agrandit. Je pense que je préférais quand il se contentait d'observer sans émotions.
—Certaine de quoi ? me demande le prince héritier.
Comment ça, certaine de quoi ? Il ne voit pas le visage de son frère ? Le pire, c'est que ma peur à l'air de l'amuser, de le rendre encore plus confiant. Même si à cause de son masque, je ne distingue pas sa bouche, il n'est pas difficile de remarquer que son sourire est tout sauf doux et gentil !
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Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)
FantasyHalia tient une jolie bibliothèque familiale alors que ses parents sont en voyage. Elle arrive à jongler entre la gestion de ce petit paradis et ses cours. Elle arrive même à sortir le mystérieux inconnu, qui lui rend visite tous les jours, du mutis...