- Pardon... ?
Il tombe à genoux devant moi et pose ses mains sur mes cuisses. Il s'excuse en les enlevant à la seconde même où il m'a touché, mais je pose mes mains sur les siennes afin qu'il continue son explication.
- Je ne sais plus exactement à quel moment, mais lorsque tu étais dans la rivière somnium, ton esprit a pénétré le mien, continue-t-il.
J'écarquille les yeux en me rendant compte de la situation.
- C'était toi ?
Il hoche doucement la tête.
- J'avais peur de voir de la pitié ou que tu me traite différemment après avoir vu le petit garçon que j'étais.
J'écarte mes bras pour qu'il vienne d'y blottir, ce qu'il fait sans attendre.
- J'ai tellement honte, si tu savais...murmure-t-il.
Je prends sa tête entre mes mains et la relève vers moi.
- Hé, tu n'as pas à avoir honte, d'accord ? C'est à ton père de se sentir honteux !
Je peux voir ses yeux se remplir de tendresse, mais son expression me prouve qu'il ne me croit pas. Il doit retrouver confiance en lui, petit à petit.
- On ne s'en prend pas à un enfant juste parce qu'il n'est pas parfait à ses yeux. Tu ne méritais pas cela et ne le mérite toujours pas. Tu m'as comprise ? insistais-je.
Il hoche la tête en m'adressant un beau sourire. Je le lui rend dans la seconde. Il a l'air fatigué, le connaissant, il a dû rester devant ma porte de chambre sans fermer l'œil.
- Je suis désolé, je t'en ai tellement voulu ! s'exprime-t-il soudainement après quelques minutes de silence.
Malgré le petit pincement au cœur que je ressens, je le comprends totalement. C'est comme si j'avais violé son intimité, je suis entré dans son jardin secret, dans sa tête.
- C'est tout à fait normal, ne t'en fait pas pour cela. Je ne t'en veux pas le moins du monde.
Il me remercie timidement et un ange passe. On ne sait plus quoi faire après ces révélations. Je décide de me lancer la première afin de casser la glace.
- Du coup, tu...tu dors ici ce soir ? je demande en rougissant.
Au lieu de me répondre, il se couche sur le lit et me fait rouler de l'autre côté. Il soulève mes jambes pour prendre la couverture sur laquelle elle étaient posés. Et il rabat la couverture sur moi en prenant soin à ne laisser aucune once de peau, mise à part mon visage, dépasser.
- N'essayerais-tu pas de me momifier afin de me tuer plus facilement dans la nuit ?
Les yeux plissés, je le jauge du regard. Ses yeux verts se mettent de nouveau à briller.
- J'aurais envie de faire autre chose que te tuer, tu es très érotique enroulée ainsi dans cet édredon, me susurre-t-il.
Je me tortille comme je peux afin de faire sortir un bras de ce cocon et donne une tape sur l'épaule d'Antéros. Je sens malgré tout mon visage prendre une teinte rouge. J'ouvre et referme la bouche plusieurs fois, ne trouvant rien à dire. Il m'a enlevé les mots de la bouche. Me voyant totalement décontenancé, il éclate de rire.
- Je rigole, Halia, tu peux reprendre une couleur normal.
Je me retourne sous la couverture, faussement énervé. Antéros tente tant bien que mal de réduire son rire. Je ne peux m'empêcher de sourire discrètement, il a l'air d'aller mieux. Une fois son fou rire passé, je m'apprête à m'endormir lorsque je l'entends marmonner.
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Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)
FantasyHalia tient une jolie bibliothèque familiale alors que ses parents sont en voyage. Elle arrive à jongler entre la gestion de ce petit paradis et ses cours. Elle arrive même à sortir le mystérieux inconnu, qui lui rend visite tous les jours, du mutis...