Chapitre 40

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Je prends subitement la main du prince Eliam et accours vers Antéros. Ils ne comprennent visiblement pas d'où vient mon engouement soudain. Je prends le temps de demander à une oréade de nous suivre par la même occasion.

Une fois arrivé devant les portes par lesquelles je suis entrée, je me dépêche d'allumer mon téléphone. Plus que trois pourcentages de batterie. Il faudra se hâter et ne pas perdre une seconde.

- Ce truc en métal va faire une photo de nous.

Je ne vais pas m'embêter à leur expliquer ce qu'est un téléphone, nous n'y arriverons jamais sinon. Les princes semblent comprendre, en espérant qu'ils sachent ce qu'est une photo. Je mets l'option photo sur l'écran et le présente à la femme qui sera occasionnellement notre photographe.

- Vous appuyez sur ce bouton rapidement et plusieurs fois, il faut nous voir sur l'écran. Juste-ici, lui expliquais-je.

Elle semble comprendre et place déjà le téléphone à la bonne hauteur. Je n'ai même pas encore bougé de ma place qu'elle commence à prendre les photos. Au moins, je suis certaine qu'il y en aura une de correcte. Je cours vers les princes et leur dis de prendre la pose. Ils se mettent tout d'abord droit comme des piquet avant que je ne leur dise qu'ils peuvent être détendus, et même faire des grimaces si ça leur chante, ce que le prince Eliam s'empresse de faire. Antéros et moi rigolons face à la tête qu'il fait. Je panique un peu lorsque j'entends le bruit significatif de la batterie plate de mon téléphone, il va s'éteindre dans une trentaine de secondes. C'est alors que le prince Eliam élance sa jambe vers les miennes et me fait fléchir les genoux. Je tombe vers l'arrière et m'apprête déjà à ressentir la douleur due à ma chute. Mais je sens rapidement les mains d'Antéros me soutenir par le dos et m'empêcher de tomber, mes mains viennent instinctivement s'agripper à ses épaules. Nous nous regardons dans les yeux. La même sensation de bien-être, que lorsque je suis entrée dans la salle et que mon regard à croiser le sien, me prend. Ses yeux ne cessent de briller depuis tout à l'heure, je ne sais pas si c'est la luminosité, mais j'aime cette lueur que je peux percevoir dans son regard. Malheureusement pour moi, l'oréade me coupe dans notre bulle et nous fait revenir sur terre.

- L'écran est devenu noir. Je ne vois plus le bouton.

J'intime à Antéros de me lâcher pour pouvoir aller récupérer mon téléphone. Il est effectivement plat. Je regarderai les photos lorsque j'aurai l'occasion de recharger sa batterie.

La fête bat son plein. Je ne saurais dire quelle heure il est actuellement, mais les invités dansent et le vin coule à flots. Le prince Eliam semble avoir une discussion assez sérieuse avec le fils d'Hypnos, leurs sourcils froncé et leur gestuelle ne trompent pas. Je suis moi-même en pleine discussion avec Antéros depuis quelques minutes.

- Ces femmes sont magnifiques, lui avouais-je.

Il détourne son regard vers les femmes qui danse au rythme de la musique. Je ne pensais pas qu'il était possible de danser sur du Chopin, surtout de façon si... sensuel.

- Oui, elles sont sublimes.

Tous les deux, les menton posé sur nos mains, nous les observons danser et s'amuser entre-elles. Leurs mouvements sont fluides et élégants. Par moments, il est même possible de croire qu'elles sont désarticulées. L'une d'elles s'avance vers moi dans le but de m'entraîner dans leur danse. Je suis d'abord réticente. Il est clair que je vais me ridiculiser, et devant tout le monde. Je n'ai jamais été douée en danse, je n'ai aucune souplesse, aucun rythme et surtout aucune coordination. C'est comme si mon corps était bloqué et raide. Mon hésitation ne dure que quelques secondes, lorsque je croise les yeux d'Antéros. Peut-être que ces femmes m'apprendront à me décoincer. Je suis vite entourée par toutes les oréades qui se balancent sur la musique. Maria, l'une des femmes qui m'a aidé à me préparer, me prend par les hanches et me rapproche d'elle. Elle se colle à moi et se déhanche doucement. Je suis obligé de prendre le même rythme qu'elle et d'imiter ses mouvements. Je commence peu à peu à comprendre la danse. Maria me quitte petit à petit et me laisse faire. Je continue de prendre exemple sur les autres oréades. Par contre, je ne sais vraiment pas quoi faire de mes bras. Noah ne me laisse pas seule et vient glisser ses bras sur les miens en m'intimant à suivre son rythme. Je me lâche totalement et en viens même à fermer les yeux. Je dois sûrement être ridicule, quoique moins qu'au début, mais tout de même. Les femmes s'écartent pour s'éparpiller dans la pièce. Elles se prennent la main lorsqu'elles passent près d'une des leur et danse ensemble quelques secondes, le temps de changer de direction. Je suis tellement dans ma bulle que je n'ai pas remarqué que la musique avait changé en cours de temps. Je réouvre les yeux doucement et tombe directement dans deux orbes émeraude qui me fixent intensément. Je le vois baisser la tête avant qu'une femme ne s'assoie à côté de lui et lui relève le menton vers moi. J'arrive à entendre de doux rire derrière moi, ce qui me fait me tourner. Je suis toute seule sur la scène depuis je ne sais combien de temps. Toutes les danseuses sont assises dans les sofas noirs qui longent le mur. D'abord en colère de m'avoir laissé seule, me ridiculiser, je me calme lorsqu'elles s'approchent toutes de moi.

Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant