Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)

Chapitre 29

Boum Boum Boum.

Ce bruit traverse mes tympans pour apaiser tout mon corps. J'ai chaud et je suis enroulée dans les couvertures, je me retrouve donc dans un cocon réconfortant. Je bouge ma tête pour la rapprocher de la source de ce doux bruit. Je suis encore trop dans les vapes pour déterminer l'origine du son. Quelque chose de râpeux frotte ma joue ce qui arrive à me réveiller totalement. Lorsque j'ouvre les yeux, je me retrouve nez à nez avec la tête de Princesse qui ne cesse de me lécher le visage. Je la repousse sans douceur avec ma main et essuie la bave qu'elle m'a laissée grâce au bas de mon t-shirt. Je regarde le lit et me rends compte que je me retrouve au bord opposé à celui sur lequel je m'étais endormie. De longues jambes s'étendent sur le lit. Et ce n'est qu'à cet instant que l'idée que je n'y sois pas seule me vient à l'esprit. Je relève brutalement la tête, provoquant un grognement de douleur à la personne que je viens de frapper par mégarde. Antéros se frotte le menton en plissant les yeux tandis que me frictionne le haut de mon crâne.

- Je suis tellement désolé, je ne savais pas que je dormais sur toi, je m'excuse.

Comment a-t-il fini dans mon lit ? Et surtout comment ai-je fait pour ne pas m'en rendre compte plutôt ? Antéros doit remarquer mes nombreuses interrogations dans mes yeux car il y répond.

- Tu n'as pas cessé de m'appeler, toute la nuit.

Ma mâchoire en tombe et mes yeux s'écarquillent. Je l'ai appelé toute la nuit... Je ne m'en souviens aucunement. En fait, je ne me souviens même pas avoir rêvé cette nuit. Je réussis tout de même à sentir que ma nuit n'a pas été reposante, mon corps est encore engourdit et ma gorge me gratte. Vu les symptômes, il n'est pas impossible que ma nuit ait été habitée de cauchemars. Mais cela veut dire que j'ai probablement gâché la nuit d'Antéros, notre première nuit au chaud et à l'abri depuis des semaines.

- Oh, comme je m'en veux. Je suis désolé, je ne m'en étais pas rendu compte. J'espère ne pas avoir gâché toute ta nuit. Je n'ai pas été trop envahissante ? Tu aurais dû me repousser ou me réveiller, je déblatère.

Un petit rire s'échappe de sa bouche.

- J'ai bien essayé, justement pour éviter ce genre de réaction. Mais tu t'accrochais à moi comme une pieuvre, tu as même un peu bavé, m'achève-t-il.

Je rougis l'égerment et souris de toutes mes dents. J'aime quand Antéros se lâche et ose me taquiner. Je préfère cela à l'Antéros inquiet et paniqué d'hier soir.

- Si ça peut te rassurer, ça signifie que tu es assez confortable, je le taquine en retour.

- Quel honneur d'être assez confortable pour la Gardienne des Rêves, s'exprime-t-il la main sur le cœur.

Je secoue la tête en souriant, on dirait qu'il veut absolument avoir le dernier mot. Son visage se ferme subitement et de l'inquiétude lui dans ses yeux.

- Tu as fait beaucoup de cauchemars cette nuit...

Je hausse les épaules, l'air désinvolte. Ça ne m'étonne pas, je fais vite des cauchemars. Comme si mon cerveau ne traitait les informations traumatisantes que la nuit. Et puis, je ne me rappelle même pas en avoir fait.

- Je ne me souviens d'aucuns d'entre eux. J'ai beaucoup parlé ?

- Tu n'as fait presque que cela de la nuit, te débattre et parler.

J'essaye de forcer mon cerveau à se rappeler de mes cauchemars, mais à part me procurer un mal de tête, rien y fait.

- Qu'ai-je dit ?

Son regard se pose sur le plafond. Il prend de grandes inspirations avant de commencer.

- Tu ne cessais de crier de ne pas te toucher. C'est pour cela que je n'ai pas osé t'approcher au début. Je ne voulais pas te rendre encore plus mal que tu ne l'étais. Tu hurlais que quelqu'un t'aide, un frisson le parcours à la mention de ce souvenir. Et ensuite, tu m'as appelé, moi, pour que je vienne t'aider. Je suis venu prendre ta main afin de te rassurer, mais tu t'est accroché à moi et tu t'es collé à mon torse. Tu ne criais plus, tu ne faisais que marmonner des phrases incompréhensibles. Nous nous sommes rendormis dans cette position. A vrai dire, je ne me suis réveillé que quelques minutes avant toi.