Chapitre 38

99 9 0
                                    

Cela fait maintenant cinq jours que les princes sont aux petits soins pour moi. Mes douleurs ont un peu diminué, je suis à la fin donc c'est tout à fait normal. J'étais tout de même dans un état pitoyable durant quatre jours. En plus d'avoir mes menstruations, j'avais tous les symptômes qui s'y rapportaient. C'est-à-dire, les douleurs, la fièvre, le mal de dos, le mal de tête, ... Je suis bien contente que ce soit fini. Je suis en état de partir maintenant. Nous sommes d'ailleurs occupés de préparer nos affaires, les princes et moi.

L'idée de partir ne nous déplaît pas tant que cela pour finir. Afin de faire figure basse et tentant de faire taire les rumeurs sur le fait qu'un prince séjourne à l'auberge, nous sommes restés enfermés dans nos chambres. C'était à la limite de se battre pour aller chercher le repas en cuisine. Antéros malheureusement n'a pas pu sortir de la chambre même pour les dîners. Il n'en pouvait tellement plus d'être enfermé qu'il a aménagé le coin de la chambre pour se tenir en forme. À mes dépens, car son « espace entraînement » se trouve juste à côté de mon lit. Et il a tendance à s'entraîner très tôt le matin, au lever du soleil pour être précise. Je ne me plains jamais. Surtout que la vue n'est pas si mal dès le réveil. Bien sûr, je m'abstiens de le lui révéler. Mais je sais que c'est très difficile pour lui d'être enfermé alors que comme il me l'a dit, il passait le plus clair de son temps à l'extérieur. J'essaye de le distraire le plus possible en lui proposant des petits jeux que l'on fait lorsqu'on a un long trajet de voiture. J'ai dû lui expliquer ce qu'était une voiture également. Il est vrai que lorsqu'il me surveillait à la bibliothèque, il n'a jamais dû en croiser. La rue est piétonne, donc aucune voiture ne passe jamais. C'étaient des moments assez agréables. Le prince Eliam s'est souvent rajouté, voulant connaître « mes coutumes étranges ». Ils m'ont également appris un de leur jeu d'enfance qu'ils faisaient lorsque leur père était en réunion et qu'ils ne pouvaient pas sortir de leur chambre. Bon des ailes sont utiles pour le jeu, mais nous avons trouvé une alternative pour Antéros et moi. Nous jetons une feuille dans les airs et le but est de l'empêcher de toucher le sol en envoyant de l'air dessus. Le prince Eliam a utilisé ses ailes tandis que son frère et moi les avons troqués contre des oreillers. Moins efficace, mais indispensable. Nous avons donc passé nos cinq jours de confinement à s'évader l'esprit comme on peut. Nous partons dès demain. Les princes préparent déjà les affaires tandis que je prépare les petites sangles à accrocher au dos de Princesse. L'enfermement ne l'a pas tant dérangé que cela à elle. Elle l'a très bien vécu même, se prélassant dans le lit toute la journée. Ennuyant Antéros lorsqu'il s'entraînait, ou l'admirant. Comme quoi je ne suis pas la seule.

Mon sac fait, je le dépose au pied de mon lit afin d'être certaine de ne pas l'oublier. En fin de soirée nous sommes fin prêt à profiter d'une dernière nuit de sommeil reposante. Qui sait ce qui nous attend sur le chemin demain ? Nous en profitons également pour prendre un bon repas copieux, mais pas trop, on évite l'indigestion. L'ambiance de la salle principale, la seule salle mise à part les chambres en fait, est aussi agréable qu'à notre arrivée. Mis à part les quelques regards curieux qui ne font que confirmer leur connaissance de notre identité, enfin l'identité des princes, personne ne me connaît, moi. J'ai commencé à me faire aux différentes particularités de certaines personnes. Les voir utiliser leur capacité m'éblouit toujours autant, mais je ne suis plus si étonnée que cela. Nous ne nous attardons pas plus que cela sur le repas, il faut dormir tôt ce soir ! Je peux sentir une certaine appréhension nous entourer. Il ne nous reste plus que quelques jours de marches avant d'arriver, enfin, au royaume d'Hypnos. Mais le chemin que nous avons fait jusqu'ici n'a pas été de tout repos. Tout ce qui était susceptible de mal se passer, se passait mal. Il ne me reste plus qu'à prier Tyché, en espérant qu'elle entende mes prières afin de nous octroyer un peu de sa chance. J'ai encore du mal à me faire à l'idée que je vais rencontrer le fils d'un dieu. Pas son fils à proprement parler, mais un demi-dieu qui sert un dieu. C'est assez déroutant, et plus nous nous rapprochons de la destination, plus je suis impatiente et anxieuse à la fois. Dois-je apporter des offrandes comme je fais sur mes autels ? Dois-je me prosterner ou chanter une prière ? Il faut que je garde ces questions dans un coin de ma tête. Je les poserais demain aux princes, nous aurons tout l'ennui du monde pour y répondre.

Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant