Chapitre 37

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Alors que nous étions toujours allongés à même le sol, une violente crampe au bas-ventre me saisit. Je me tords de douleur, même si celle-ci n'est que passagère. Je souffle tout l'air de mes poumons sans m'être rendu compte que j'avais retenu ma respiration. Je n'ai su empêcher un petit gémissement de douleur sortir d'entre mes lèvres.

- Halia ! s'exclame Antéros.

Il se précipite vers moi, qui suis toujours roulée en boule. Il m'aide doucement à me lever en me tenant par la taille pour ne pas que je tombe. Antéros s'agenouille à mes pieds et me prend le visage entre ses mains.

- Que t'arrive-t-il ? Halia, répond moi !

Il semble totalement paniqué et dépassé par la situation. Je n'arrive pas à parler à cause des crampes qui surviennent par surprise. Soudain, je sens un liquide couler entre mes jambes. Les yeux d'Antéros se dirigent vers mes cuisses. Il semble soulagé, mais tout de même inquiet.

- Tu as tes menstruations, je vais te porter.

Trop honteuse qu'il assiste à cela, je refuse en secouant la tête. Qu'il sache que j'ai mes règles, ne me dérange pas, mais qu'il voit le sang me gêne énormément.

- Je vais mettre-, je me coupe à cause d'une crampe. Je vais te mettre du...sang dessus.

Les yeux d'Antéros se remplissent de colère.

- Et crois-tu que j'en ai quelque chose à faire ? Tu ne sais même pas faire une phrase complète, argumente-t-il.

Il ne me demande même plus mon avis et me porte dans ses bras. Je ferme les cuisses pour éviter que le sang ne coule, mais cela amplifie mes douleurs. Je finis par me recroqueviller dans les bras d'Antéros. Je peux sentir qu'il fait attention à ne pas trop me ballotter en marchant doucement.

Une fois arrivé à l'auberge, je commence à paniquer et à bouger. Qu'Antéros me voit dans cet état est une chose, que les clients de l'auberge me voit également, en est une autre.

- Je ne veux pas qu'ils me voient !

Je tente désespérément de descendre des bras du prince, mais sa poigne est trop forte.

- Ferme les yeux.

Je le regarde surprise par son ton solennel. Son regard s'attendrit lorsqu'il voit des larmes dévaler mes joues et l'inquiétude emplir mes yeux.

- Fais-moi confiance, ferme les yeux. Personne ne te verra, je te le promets.

Je lui voue une confiance aveugle et c'est pour cette raison que je ferme les yeux sans réfléchir plus que ça. J'entends des bruissements d'ailes et une douce chaleur m'entourer. Je peux sentir les ailes d'Antéros me protéger des yeux de tous. Ses ailes sont rugueuses et dures, preuve qu'il se sent en danger. Je tente de lui embrasser l'aile pour le rassurer et lui affirmer que je suis là, ce qui fonctionne un minimum. Ses plumes sont toujours aussi dures et rugueuses, mais ses muscles sont moins tendus. Je l'entends pousser la porte de l'auberge et entrer dans la salle principale où se déroule les repas. Les voix qui s'exprimaient joyeusement dans la salle, cessent d'un coup. Je peux distinguer des murmures, mais ne saurais les décrypter. Antéros se dépêche de monter les marches et de se diriger vers ma chambre. Il me pose délicatement sur le lit et ce n'est que lorsque j'entends à nouveau des bruissements d'ailes que je me permets d'ouvrir les yeux.

- O aurait pu trouver une autre solution, je sais que ça n'a pas dû être facile pour toi.

Il rejette mes excuses d'un geste de la main. La porte s'ouvre brusquement sur le prince Eliam, suivit de Princesse. Décidément, ces deux-là ne se quittent plus.

Un Amour d'Hypnos (REECRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant