~ PARTIE 1~ Chapitre 0

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???: Leyna réveille toi!

Je me dépêchais de lui obéir, il me faisait peur. Il cassait tout dans ma chambre, je pouvais sentir sa colère, non, sa rage. Mon père.

Puis il s'est approché de moi, un morceau de verre provenant d'un cadre avec une photo de ma mère et moi à la main.

Lui: DIS LE MOI!

Moi: dire quoi?

ma voix tremblait, il me terrorisait.

Lui: elle est où?!

Moi: qui?

Lui: RÉPONDS! tu crois que je suis con? Tu crois que je sais pas que tu sais?

J'ai pas répondu j'étais paralysée. Il sentait l'alcool à plein nez, et vu l'état de ses pupilles ça ne devait pas être la seule substance qu'il avait consommé.

Lui: dis moi où est ta putin de mère.

Moi: elle est plus là?

Lui: elle s'est cassée cette pute.

Voilà comment en une phrase il a détruit une enfant de 15 ans.

***********

Ça va bientôt faire un an... Elle me manque. Ma mère. Alors j'ai décidé de prendre mon courage en main et d'aller le voir. Il la cherchait encore, pas par inquiétude, mais pour la faire payer.

Je parcourais le couloir de l'appartement en croisant ma belle-mère, pas un mot, juste un regard de travers et la chair de poule sur ma peau.

J'arrivais dans le salon, je ne savais pas comment ça allait se passer. Encore une fois, j'avais peur.

Moi: Papa?

J'avais déjà eu le courage de l'appeler. Non, l'appeler n'était pas un problème, c'était ce mot le problème: papa. Et pourtant ma mère me répétait sans cesse de ne pas lui donner de raison de me détester, que c'était entre lui et le tout puissant.

Cette phrase était mon moteur. Sa voix était mon carburant. Mais à quoi sert un moteur sans carburant? J'étais devenue vide.

Il ne m'entendait pas. Il ne m'écoutait pas, alors j'ai répété.

Moi: Papa?

Lui: qu'est ce que t'as?

Moi: Tu as des nouvelles?

Il m'a regardé, son regard était froid, ses yeux étaient dilatés, encore.

Lui: de cette connasse?

Moi: oui...

Lui: elle est morte, on a retrouvé son corps.

Voilà comment en une phrase il a détruit une enfant de 16 ans.

Des amis? J'en ai pas. Je fais l'école à la maison. Et mon père vérifie régulièrement mon téléphone, mes messages, mes réseaux...
De la famille? J'en ai pleins, mais ils ne savent rien.
A chaque fois que je les vois je remarque de la pitié dans leur regard, pas pour la vie que je mène chez mon père, mais parce que j'ai perdu ma mère, leur soeur, leur fille, leur cousine, leur tante, leur nièce. Mais avant tout: ma mère. Mais je ne veux pas de leur pitié. C'est pas elle qui va me faire avancer, c'est pas elle qui va me libérer de mes chaînes invisibles, du moins à leurs yeux, parce que moi, mes chaînes, je les vois, je les subis.





"Les mots tuent.
Si les gens savaient combien les mauvais mots détruisent les rêves, détruisent les relations, détruisent l'estime de soi, ils auraient un filtre dans la gorge."
Victor Hugo

Leyna: au delà des chaînes du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant