Chapitre 2

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Cassie s'est montrée un peu trop ravie pour quelqu'un censée rester neutre quand je l'ai appelé pour lui annoncer que j'avais décidé de garder le bébé. On a tout de suite pris rendez-vous pour des examens supplémentaires et la prochaine échographie, dans un mois.


Une petite partie de moi continue d'angoisser, se demande si j'ai pris la bonne décision. Pour l'instant, personne ne peut deviner que je suis enceinte, mais qu'est ce que ça sera dans quelques semaines? Dans quelques mois? Inévitablement, quelqu'un va finir par s'en rendre compte. Mes collègues se demandent déjà pourquoi je ne les accompagne plus à la pause café, pourquoi je ne sors plus prendre l'air avec eux quand ils vont fumer leur clope. Et même si j'essaie de faire comme si de rien n'était, il y a des moments où je ne peux pas ignorer les faits. Comme quand j'ai tellement eu envie du sandwich d'une de mes collègue que je l'ai volé dans le frigo et l'ai mangé caché dans un placard à fourniture. C'était il y a une semaine, et elle cherche encore le coupable. J'ai envie de lui demander ce qu'elle avait mis à l'intérieur, mais je peux pas sans me faire griller, alors je me tais, ravale ma frustration.


Tous les jours, j'affiche un sourire forcé qui devient plus sincère au fil de la journée. Mais quand j'entre dans le service tous les matins, tout mon corps me hurle de faire demi-tour. C'est quelque chose que je déteste. Et mon corps peut bien penser ce qu'il veut, je ne mettrai jamais mon travail au second plan.


Ce matin encore quand mon réveil m'a sorti du sommeil, j'ai eu envie de pleurer, d'insulter le monde. Mais depuis que j'ai passé les portes de la clinique, je souris, je fais comme si de rien n'était. Je fais comme si je n'avais pas envie de me rouler en boule pour essayer d'étouffer les crampes qui me tiraillent le bas ventre depuis ce matin. Si je n'étais pas sûr d'être enceinte, je serai persuadé que je suis sur le point d'avoir mes règles. Mais ce n'est pas le cas. C'est juste un autre de ces foutus symptômes comme les bouffées de chaleur, les seins douloureux ou mes allers retours aux toilettes qui ont triplés depuis le mois dernier. Au moins, je peux m'estimer heureux de ne pas avoir de nausées. En tout cas, pas au point d'en vomir. C'est déjà ça j'imagine.


A la pause de midi, plutôt que d'aller manger avec les autres, je me faufile en salle de repos, profite de cette heure de coupure pour m'allonger sur un lit et essayer de calmer les crampes qui me vrillent jusque dans le bas du dos. Je plie les jambes, prends des inspirations profondes en glissant mes mains sous l'élastique de mon pantalon pour les plaquer à mon bas ventre contracté. Habituellement, j'y aurais enfoncé mes poings, mais aujourd'hui je ne le fais pas, me contente de presser mes paumes contre ma peau en attendant que passe la douleur.


Et au bout d'une heure, c'est sans aller mieux, et avec la dalle que je me relève à contre cœur pour reprendre mon service.


Mais en arrivant devant le box des infirmiers, je me retrouve confronté à une nuée de regards tristes. Des regards qui me laissent envisager le pire.


''-Qu'est ce qu'il se passe? Demandai-je, attirant l'attention de mes collègues.''


Jade, l'une d'entre eux, s'approche alors de moi avec un sourire faux qui ne cache pas son appréhension, sa peur. Elle tient fermement un dossier qu'elle me tend quand elle est assez proche pour le faire. Et quand je lis le nom sur le dossier, je sens mon cœur se pincer, comprends aussitôt l'humeur général qui règne ici.

Harry et son haricot magique (LARRY STYLINSON MPREG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant