Chapitre 14

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En me réveillant le lendemain matin, j'ai espéré que ce qu'il s'est passé chez Louis n'était qu'un vulgaire cauchemar, mais en me levant et en voyant que je portais encore les vêtements de la veille, j'ai compris que c'était bien réel. J'ai compris ce que Louis avait derrière la tête. Ce n'est pas moi qu'il veut, c'est mon bébé. Il a été clair.. A l'entendre, je suis l'être humain le plus abject qui soit... Simplement parce que je refuse de servir de rat de laboratoire..


Peut-être qu'il espérait que je n'y vois que du feu jusqu'à mon accouchement. De cette manière, il aurait pu demander la garde de ma fille et partir avec elle pour reconquérir ce Jessee dont il ne veut surtout pas me parler. Et de toute façon, il n'aura plus l'occasion de le faire.


Depuis ce matin là, je l'ignore. Je ne réponds pas à ses messages, ni à ses appels. Je ne réponds pas quand il vient chez moi et toque à ma porte jusqu'à ce que les voisins le menacent d'appeler les flics. L'autre jour, il s'est pointé à la clinique. C'est Jade qui m'a prévenu. Et c'est Dylan qui, j'ignore comment, l'a fait partir et a été assez convainquant dans ses propos pour qu'il ne pointe plus son nez ici. Ça fait déjà une semaine.


Tous les matins depuis ce jour, je me réveille épuisé. Parce que toutes les nuits, je fais le même cauchemar. Je cauchemarde en imaginant Louis m'enlever ma fille, partir avec elle pour la donner à un homme blond, sans visage. Il n'a pas de visage, juste un nom. Jessee. Je n'avais jamais détesté un nom avant aujourd'hui, mais celui-là... Je pourrai frapper la première personne qui le prononcerait devant moi.


''-Harry, t'as pas l'air bien. Pourquoi tu rentres pas chez toi?

-J'ai du travail.''


Avec un soupir frustré, Jade me laisse passer et sortir dans le couloir. Je peux sentir son regard qui me suit, me poursuit jusqu'à ce que je lui échappe en entrant dans la chambre d'un de mes patients. Aussitôt, j'affiche un sourire qui fait illusion auprès de lui, auprès de ses parents.


''-Bonjour Joshua.

-Bonjour Harry! Me répond gaiement le garçon de huit ans.

-Comment tu te sens aujourd'hui?

-Mieux! Le docteur il a dit que je pourrai rentrer à la maison ce week-end! Sourit-il en se redressant dans son lit. Je peux dire bonjour au bébé?''


Depuis quelques temps, mentir sur mon état n'est plus une option. Alors quand un enfant ou ses parents m'interrogent sur mon ''gros ventre'', je dis la vérité. Ça passe, ou ça casse. Certains parents enchaînent les questions en commençant toujours par la même: Mais.. Vous êtes pas un homme? Et toujours avec la même mine d'ahuri. La plupart du temps, ils prennent bien la nouvelle, mais pas à chaque fois.


Les parents de Joshua ont bien réagi. Son père m'a posé des questions par dizaines comme s'il avait peur que ça puisse lui arriver par accident. Sa mère a toujours un mot gentil ou un conseil quand je passe les voir. Et Joshua, son petit plaisir c'est de coller ses mains à mon ventre pour sentir mon petit haricot remuer dans tous les sens. Même si c'est de moins en moins évident de remuer pour elle ces jours ci. Mais c'est suffisant pour déployer un sourire sur le visage de Joshua quand elle envoie un coup dans la paume de sa main.

Harry et son haricot magique (LARRY STYLINSON MPREG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant