Chapitre 25

507 45 21
                                    




Il est presque 17 heure. Ça va faire bientôt 24 heures que j'ai eu ma première contraction. Et depuis qu'elle est partie ce matin, je n'ai pas revu Cassie. Les futures mamans défilent dans le service comme si elles venaient chercher un colis à la poste, et les sages-femmes ne cessent d'essayer de me rassurer. Sauf que là, j'en peux plus.


Mes contractions sont constantes. C'est à peine si j'arrive à reprendre mon souffle malgré la péridurale. Louis passe son temps à me rapporter de la glace, à essuyer ma sueur. Il passe son temps à me consoler, à lutter contre sa propre fatigue.


Quand la sage-femme est passée tout à l'heure, j'en étais à 8 centimètres de dilatation. Elle m'a assuré que ça ne serait plus très long. Sauf que là, je suis perdu entre l'envie d'accoucher au plus vite, et la peur que Cassie ne soit pas là quand ça arrive. Et je sais que Louis pense la même chose. Il n'arrête pas de regarder sa montre, chronomètre mes contractions en priant pour que Cassie arrive dans les temps.


Un peu avant 18 heure, la mère de Louis l'appelle. Elle est arrivée chez lui dans la matinée, et depuis, vient régulièrement aux nouvelles. Après quelques paroles échangées, il met le haut-parleur, laisse la voix de Johanna résonner dans la chambre.


''-Harry, comment ça va mon grand?

-Pas super. Marmonnai-je, le visage écrasé contre l'épaule de Louis qui me berce doucement. Je- Oh bon sang.. Je sens même plus la péridurale.. Finis-je entre mes dents serrées, les mains plaquées de part et d'autre de mon ventre douloureux.

-Accroche-toi. Me répond-elle pendant que j'essaie de garder le contrôle de ma respiration. Dis-toi que dans quelques heures, tu tiendras ton bébé dans tes bras.

-Peut-être moins que ça. Rétorque Louis. Maman, il faudrait que tu viennes ici. Au cas où. Rajoute-t-il.

-Au cas où? Répète Johanna. Qu'est ce qu'il se passe?

-Je.. Cassie est débordée aujourd'hui.. Soupire Louis en me serrant inconsciemment un peu plus fort. Depuis qu'elle est arrivée, elle n'arrête pas. A croire que toutes les femmes de cette ville se sont passées le mot pour accoucher aujourd'hui. Et si elle ne peut pas accoucher Harry, je vais devoir le faire.''


Voilà, il l'a dit. Si Cassie n'arrive pas à temps, je vais me retrouver avec Louis entre mes jambes plutôt qu'à mes côtés. Et c'est pas du tout ce que je veux. Je veux qu'il soit près de moi et qu'il me soutienne, pas qu'il me donne des ordres et m'explique comment pousser.


''-D'accord. Je me dépêche.''


Après quelques mots d'encouragement à mon égard, Johanna raccroche, et moi, j'essaie d'encaisser. J'essaie, mais n'y arrive pas. Doucement mais sûrement, la panique me prend au corps, s'accentue avec chaque contraction.


Je ne veux pas que Louis m'aide à accoucher. Je l'ai jamais voulu. Je sais très bien à quoi ça ressemble en bas pendant un accouchement. J'ai fait assez de recherches pour en avoir une idée très claire. Et je veux pas que Louis me voit comme ça. Je pourrai plus jamais le regarder en face sans mourir de honte. Je suis sûr qu'il ne me touchera plus jamais s'il voit ça. Je me fous que ça soit son travail, qu'il ait vu plus de vagins qu'un homme -gay de surcroît- est censé en voir dans une vie, je refuse qu'il voit le mien comme ça.

Harry et son haricot magique (LARRY STYLINSON MPREG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant