En me réveillant mercredi matin, j'ai eu la mauvaise surprise de commencer ma journée avec une fièvre carabinée. Mais cette fois, j'ai pas fait le con. J'ai directement appelé la clinique, pris rendez-vous avec mon médecin. Et depuis, je me traîne. Je passe mes journées à dormir, à compter les mouvements de mon bébé pour être sûr qu'elle va bien. Je passe mon temps à ruminer, à penser à Louis. Il a essayé plusieurs fois d'engager la conversation depuis la dernière fois qu'on est vu. Mais quand il me demande comment je vais, je lui dis bien sans lui retourner la question. Quand il me demande s'il peut passer, soit je lui dis que je suis fatigué, soit j'ignore son message et lui réponds plus tard que j'étais entrain de dormir. J'ai pas le choix. Si je veux écraser mes sentiments dans l'œuf, je dois l'éviter au maximum.
Ça fait déjà cinq jours que je n'ai pas mis le nez dehors. Et c'est à contre cœur que je quitte mon lit aux alentours de dix-sept heure pour aller m'habiller. Aujourd'hui, j'ai rendez-vous avec Cassie, et si j'ai hâte de voir mon bébé, j'ai vraiment pas envie de me déshabiller et de me rhabiller. Je n'ai plus de fièvre, mais j'ai toujours des courbatures dans tout le corps. Le moindre mouvement, le moindre effort me fait grimacer de douleur et d'inconfort.
Il me faut bien cinq minutes pour enfiler un pantalon, cinq de plus pour mettre et lacer mes baskets. A la fin de ces dix minutes, je suis déjà épuisé, tousse en reprenant mon souffle, ce qui ne plaît clairement pas à mon bébé qui réplique aussitôt avec un coup en plein dans mes côtes.
''-C'est pas sympa ça.. Geignis-je en massant mon ventre. Tu pourrais être un peu plus gentille, c'est vraiment pas la joie en ce moment...''
Vraiment pas. Et c'est pour ça que je me retrouve avec les yeux mouillés quelques secondes plus tard. Mais non, c'est pas le moment de pleurer. Je dois être dans le bureau de Cassie dans moins d'une heure.
Déterminé à ne pas me laisser aller à mes idées noires, je me relève des toilettes et avance jusqu'au comptoir de la salle de bain, m'y appuie en levant les yeux sur mon reflet. Et franchement, j'ai déjà vu mieux. Pas sûr d'avoir déjà vu pire. La fatigue est imprimée sur mon visage. J'ai deux énormes cernes noirs sous les yeux, les narines rouges et irritées à force de me moucher. J'ai déjà des yeux globuleux en temps normal, mais avec tout ce que j'ai chialé, j'ai des airs du méchant dans le seigneur des anneaux. Et une nouveauté que je dois à la grossesse, j'ai de l'acné. J'ai trente ans, et pas un poil au menton, mais par contre j'ai de l'acné comme un ado de treize ans! Dépité, je me lave le visage, hésite à me laver les cheveux avant de fermer le robinet et d'opter pour un chignon que je fais à la va vite avant de sortir de la salle de bain.
Dans ma voiture, je dois me battre contre moi même pour ne pas piquer du nez, remue autant que je le peux pour chasser l'inconfort dans mon dos qui s'est installé aussitôt que je me suis retrouvé sur la route. Et être pris pour un sac de boxe pendant tout le trajet n'aide pas. Vraiment pas.
Arrivé à la clinique, je rends à peine les bonjours qui me sont lancés. Je ne m'arrête pour personne, file directement jusqu'au bureau de Cassie. Comme je suis toujours son dernier patient, il n'y a plus personne quand j'arrive dans sa salle d'attente, pas même la secrétaire. Mais contrairement à d'habitude, la porte de son bureau est fermée.
Curieux, je m'en approche, tends l'oreille. Mais je n'entends rien. Alors je toque, attends devant la porte qu'elle vienne l'ouvrir. Et au bout de quelques secondes, c'est ce qui arrive. La porte s'ouvre, et derrière, Cassie m'offre un sourire qui sonne plus faux que jamais. A croire que je la dérange.
VOUS LISEZ
Harry et son haricot magique (LARRY STYLINSON MPREG)
FanfictionDu haut de ses 29 ans, Harry n'a rien dont il peut être fier, à part son travail. Il n'a pas une vie sociale très animée, pas de folles histoires d'amour ou d'amitié exceptionnelle à laquelle se raccrocher. Non, dans la vie, Harry n'a rien, si ce n'...