Chapitre 15

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''-Mets-toi à l'aise, je vais m'occuper du dîner.

-Attends. Est ce que.. Est ce que ça te dérange si je prends une douche?

-Pas du tout, suis moi.''


Légèrement nerveux, je suis Louis le long du couloir jusqu'à la salle de bain. Je l'écoute m'expliquer comment fonctionne sa douche, le regarde déambuler dans la pièce pour me sortir une serviette et un gant de toilette.


''-Je vais aller te trouver des vêtements pour la nuit. Me dit-il en posant le tout à côté de la vasque. Je serai dans la cuisine si tu as besoin de quoi que ce soit.''


Sans un mot de plus, il quitte la pièce, et moi, je me débarrasse de mon uniforme, pose toutes mes affaires près de la serviette avant d'entrer dans la cabine de douche spacieuse. Après quelques minutes, je peux entendre la porte s'ouvrir, se refermer presque aussitôt. Et je ne bouge pas. Je laisse l'eau chaude couler sur mon visage, sur mon corps courbaturé. Je reste sans bouger pendant peut-être cinq, dix minutes. Je fixe le carrelage à motifs qui me fait face et m'entoure, pense à Bianca. Pour elle aussi, c'est sa première nuit hors de l'appartement. Je ne sais pas si elle s'en rend compte, et si c'est le cas, j'espère qu'elle ne pense pas que je l'ai abandonné.


Après Bianca, je pense à Louis. Je repense à tout ce qu'il m'a dit, tout ce qu'il m'a avoué. Je repense à la première fois qu'on s'est revu à la clinique et qu'il m'a parlé de sa thèse, de la violence avec laquelle je l'ai envoyé paître. Ça paraît bien cruel maintenant.


Après dix, peut-être vingt minutes à ne rien faire, je me lave et ferme les robinets avant de ressortir de la cabine de douche. Sans attendre, je récupère la serviette, l'enroule autour de mes épaules en cherchant du regard les vêtements que Louis m'a laissé. Et tant bien que mal, je les enfile. Et soulagé de constater que le jogging qu'il a laissé me va, je passe au tee-shirt. Et si je peux y passer la tête et les bras sans problème, je dois forcer pour le glisser par dessus mon ventre, constate dépité qu'il est trop petit et laisse mon bas-ventre visible. J'ai beau tirer, à chaque fois que j'inspire, il remonte. Je pourrai remettre ma blouse, mais j'en ai pas vraiment envie. J'ai pas envie d'avoir l'odeur de la clinique dans le nez toute la soirée. Tant pis...


Légèrement nerveux parce que je sais, je suis sûr que Louis va me faire une remarque, je sèche grossièrement mes cheveux avec la serviette pour qu'ils arrêtent de dégouliner sur mes épaules et sors de la salle de bain.


Je suis tout de suite frappé par les effluves qui embaument le couloir. Une odeur parfumée, épicée qui réveille aussitôt mon estomac et s'accentue à mesure que j'approche de la cuisine. Une musique douce se diffuse dans l'appartement, et au bout de quelques secondes, je reconnais le titre mythique des Fugees, la voix mélodieuse de Lauryn Hill. Mais elle n'est pas la seule à chanter.


Avec un fin sourire, je vais dans le salon, m'assoie au comptoir qui donne sur la cuisine et écoute Louis chanter sur la chanson. J'écoute sa voix légèrement cassée, et pourtant si harmonieuse, presque séraphique. Je l'écoute, le regarde déambuler, dos à moi. Il ne me voit pas, ne me remarque pas, trop concentré sur les poêles qu'il remue sans cesse.


Et quand enfin il se retourne, c'est avec surprise qu'il me remarque, sursaute en posant sa main sur son cœur.

Harry et son haricot magique (LARRY STYLINSON MPREG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant