Harry et son haricot magique (LARRY STYLINSON MPREG)

Chapitre 6

Aujourd'hui, j'ai 30 ans.

C'est la première chose qui me passe par la tête au moment où je me réveille. J'encaisse, me laisse écraser par cette vérité que j'aimerais nier un peu plus longtemps. Mais ça ne changerait rien aux faits. Aujourd'hui, je suis officiellement un trentenaire. Et je ne sais pas comment le vivre.

J'ai 30 ans, et je n'ai jamais voyagé, je n'ai jamais fait la fête pendant des jours jusqu'à oublier où j'habite. Je n'ai jamais vécu d'histoire d'amour épique, je n'ai pas d'amitié exceptionnelle à laquelle me raccrocher. En fait, pendant 10 ans, tout ce que j'ai fait, c'est travailler. Qu'est ce que ça fait de moi? Un insociable? Un cas social? Un bourreau de travail? J'en sais rien. Peut-être un peu des trois.

C'est abattu, au bord des larmes alors que la journée n'a même pas encore commencé que j'ouvre les yeux, me redresse difficilement pour étirer mes muscles engourdis et faire craquer mon dos. Et en laissant mon regard dériver dans la chambre, je suis surpris de voir que mon petit-déjeuner m'attend déjà sur le plateau à mes côtés.

Aussitôt, je tends le bras pour déverrouiller mon téléphone et constate qu'il est déjà 9h30 passé. Je ne sais pas à quelle heure je me suis endormi hier soir, mais je crois bien que j'ai fait le tour du cadran. Et en réalisant ça, je réalise aussi que ma vessie est pleine à craquer, à exploser même. Alors sans attendre plus longtemps, je me lève et file aux toilettes avant de revenir m'installer dans mon lit.

''-Alors, toast cramé ou gaufre surgelée? On a droit à quoi ce matin tu crois?''

Forcément, personne ne me répond, mais je peux sentir mon bébé se tortiller, ou c'est peut-être seulement la faim, parfois les deux se confondent.

Alors sans perdre plus de temps, je tire le plateau jusqu'à moi et soulève la cloche en plastique qui recouvre mon petit-déjeuner.

''-Alors ça c'est une surprise.''

Pendant un instant, je ne sais pas si je dois être heureux ou inquiet de voir une assiette de crêpes à la banane sous mon nez. Quand j'étais gamin, ma mère m'en préparait toujours pour mon anniversaire, et en grandissant, j'ai continué la tradition tout seul. Je ne pensais pas en avoir cette année. Mais j'imagine qu'au fil du temps j'ai dû laissé passer l'info auprès de Cassie, et qu'elle s'en est souvenue. C'est tout à fait son genre.

Alors sans chercher plus loin, j'avale mon petit-déjeuner, et bon sang, je crois que je vais faire des crêpes à la banane plus souvent. J'avais presque oublié à quel point ça peut-être bon. Et c'est frustré qu'il n'y en ait pas plus que je mange la dernière bouchée avant de m'affaler dans mon lit, les mains plaquées autour de mon nombril par dessus ma blouse.

''-Tu parles d'un anniversaire... Mais peut-être qu'avec de la chance, Cassie va avoir pitié de moi et me laisser sortir?''

Mais quand je lui pose la question environ une heure plus tard, c'est sans pitié qu'elle refuse.

''-La prochaine fois tu feras attention à ta santé et tu te mettras en arrêt tout seul. Rajoute-t-elle d'un ton moralisateur, comme si elle parlait à un de ses enfants. En te gardant ici aujourd'hui, au moins je suis sûr que ça s'imprime. Conclut-elle en tapotant trois fois son doigt sur mon front.