Chapitre 3

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Noël est arrivé vite cette année. En fait, depuis que j'ai appris ma grossesse, j'ai l'impression que le temps file à toute vitesse. Dans trois jours, j'en serai officiellement à 14 semaines.


Je sais que je suis enceinte depuis 11 semaines, pourtant, j'ai l'impression que c'était hier que je courrais à la pharmacie en bas de la rue pour acheter toutes les marques de test de grossesse qu'ils proposent. Mais non, j'ai déjà fait plus d'un tiers du chemin.


Dans moins de six mois, je ne serai plus seulement un célibataire de 29 ans, mais un jeune parent de 30 ans. Et bizarrement, mes 30 ans m'angoissent moins qu'avant. J'ai l'impression d'avoir validé une espèce d'étape dans ma vie. Un objectif de moins à atteindre sur la liste. Une question de moins sur laquelle m'endormir le soir.


Toute la journée, j'ai boulotté des sucreries à droite, à gauche. Même si on est pas en vacances, ça reste Noël, et même dans le service. En fait, surtout dans notre service. On doit bien être les seuls infirmiers de toute la clinique à s'être déguisés. J'aurais bien aimé y échappé, mais mes collègues féminines ont bien veillés à ce que tout le monde participe. Elles ont tout fait pour offrir un beau Noël à nos jeunes patients, jusqu'à obliger le Docteur Alverson à jouer le père Noël. Elles ont cuisiné aussi. Jade a ramené un brownies, Agnès nous a fait ses fameux cookies aux trois chocolats. Patricia qui hésite encore sur le dessert qu'elle va servir à ses invités demain midi a ramené trois bûches pâtissière pour qu'on l'aide à se décider.


Toute la journée, à chaque fois que je passais par la salle de pause, j'en profitais pour piquer soit un cookie, soit une part de bûche ou de brownie, quelques bonbons aussi. Et comme tout ce sucre m'a donné soif, j'ai également passé la journée à boire des litres d'eau. Si bien que maintenant, j'ai vraiment l'air enceinte. J'ai tellement mangé aujourd'hui que mon ventre est gonflé, tendu comme quand je fais une crise de boulimie pendant mes règles. Et le pire? J'ai encore la dalle.


Depuis quelques jours, j'ai l'impression d'être un puits sans fond. Je grignote beaucoup plus qu'avant, et parfois, sans même en avoir conscience. L'autre soir, j'ai eu envie de tremper des cookies dans du lait froid. C'est quelque chose que je mange souvent le soir en hiver, et comme toujours, j'ai pris le paquet de biscuits avec moi pour éviter les miettes. En général je ne mange que deux ou trois cookies, quatre grand maximum. Mais ce soir là, j'ai vidé le paquet sans même le réaliser. Et le pire? J'étais frustré quand en tendant la main pour prendre un autre cookie, je n'ai rien trouvé. J'aurais pu continuer un moment je crois. Et j'ai franchement hésiter à aller fouiller dans mes placard pour trouver autre chose à manger. Je ne l'ai pas fait. J'ai encore un minimum de self-control.


Une fois que j'ai réussi à me débarrasser du maquillage que Jade m'a tartiné sur le visage ce matin, je récupère mes affaires et file jusqu'aux douches.


Je n'y vais jamais d'habitude, sauf si un patient à un accident sur moi. Et heureusement, ça n'arrive pas aussi souvent qu'on pourrait le penser. Mais en quittant la clinique ce soir, je ne rentre pas chez moi. Je vais chez Cassie, et je préfère arriver chez elle sans sentir la javel et la bétadine.


Et une fois que je me suis enfin débarrassé de cette odeur avec laquelle je rentre chez moi tous les soirs, je m'habille. Mon jean ne ferme plus, mais tant pis, mon sweater couvre largement le bouton et la fermeture éclair grande ouverte. Il couvre même la courbe qui s'est installée sur mon corps au fil de la journée.

Harry et son haricot magique (LARRY STYLINSON MPREG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant