Chapitre 4

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Mon ventre était de nouveau normal le jour de Noël. Mais en me réveillant le 1er janvier, j'ai eu la surprise de le voir réapparaître, moins prononcé, mais bien décidé à rester cette fois. Et le problème que j'ai contrairement aux femmes, c'est que j'ai pas une poitrine pour masquer un peu les choses. Et ma blouse de travail ne masque pas grand chose non plus.


Tous les jours, je dois subir les regards qui se veulent discrets de mes collègues de travail. Ils ne me demandent rien, sûrement pour ne pas me vexer, mais ils vont forcément se poser des questions au bout d'un moment en voyant que je continue de grossir. C'est inévitable, et c'est bien une des choses qui m'agace le plus dans cette grossesse. L'autre étant les sautes d'humeurs que je subis depuis le soir du réveillon.


J'ai pas réalisé sur le coup, mais quand j'ai fondu en larmes en renversant ma tasse de thé le lendemain, j'ai bien dû me rendre à l'évidence. On ne peut pas échapper à tous les symptômes emmerdants.


Autre nouveauté qui me fait bien chier, alors que ça m'est jamais arrivé, même quand j'étais gosse, j'ai les vaisseaux du nez qui ont pété trois fois cette semaine, et deux fois quand j'étais à la clinique pour couronner le tout.


Aujourd'hui, j'ai rendez-vous avec Cassie. Comme la dernière fois, on a pris rendez-vous en fin de journée, sauf que cette fois ci, j'ai été prévoyant. J'ai les restes de lasagnes d'hier soir qui attendent dans le frigo d'être réchauffés, et j'ai fait les courses hier. Mais ça, c'est surtout parce que j'avais envie de tortillas au fromage, et que j'en avais plus à la maison. Du coup ce soir en rentrant, je serai tranquille et j'aurai pas à courir comme la dernière fois.


A la fin de la journée, comme à chaque fois, j'attends que tous mes collègues soient partis avant de quitter le service pour rejoindre celui où se trouve Cassie. Et comme à chaque fois, c'est à la porte de son bureau qu'elle m'attend et m'accueille avant de refermer derrière elle.


''-Alors, comment va mon patient préféré aujourd'hui? S'exclame-t-elle en allant s'asseoir sur son fauteuil.

-Il aimerait faire vite parce qu'il a les pieds en compote. Lui répondis-je en m'installant face à elle.''


Depuis quelques jours, quand je rentre chez moi le soir et que je retire mes baskets, c'est pas des pieds que je retrouve, mais des pommes de terres. Ils sont tellement enflés qu'hier soir je me suis acheté une paire de chaussons au supermarché. Et même là que je suis assis, je reste sur la pointe des pieds pour soulager mes talons endoloris. C'est comme si j'avais une énorme ampoule sous chaque pieds. C'est l'enfer.


''-Aller vas-y. Rit Cassie en se préparant à prendre des notes. Balance tout ce qui te fais chier, je ferai vite le tri.''


Si elle le demande. Je n'ai même pas besoin de réfléchir cette fois en lui dressant la liste de tous les symptômes qui sont apparus depuis notre dernier rendez-vous. De mes sautes d'humeurs, à mes saignements de nez. Je lui parle aussi de mon dos qui me fait souffrir à la fin de chaque journée, des crampes dans les jambes qui me réveillent parfois la nuit. Ça aussi c'est l'enfer.


Et pour finir, c'est dans un soupir que je dépose ma main sur mon ventre, bien visible avec la façon dont je suis affalé sur ma chaise.

Harry et son haricot magique (LARRY STYLINSON MPREG)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant