Harry et son haricot magique (LARRY STYLINSON MPREG)

Chapitre 26

''-Regarde la... C'est ton portrait craché.

-Pas exactement. Elle a toujours ton nez.''

En entendant son doux rire, mon regard dérive d'Erica à Louis. Il dérive sur son sourire radieux, l'amour que je vois briller au fond de ses yeux.

Ça fait déjà trois jours que notre bébé est née. Trois jours que je n'ai pas vu passer entre les visites, les examens, et les heures de sommeil que j'arrive à grappiller à droite à gauche. Trois jours que j'apprends à m'occuper d'elle, que j'apprends à me réapproprier mon corps. Et l'un des deux, est clairement plus évident que l'autre.

Malgré mes craintes, je n'ai aucun mal à m'occuper d'Erica. Les biberons et les couches n'ont rien de nouveau pour moi. Mais pour ce qui est de mon corps, c'est une autre histoire. J'ai mal quand je suis assis, quand je suis debout, même quand je suis allongé. Le bas de mon corps est une zone sinistrée. Et même si je savais que mon ventre ne reviendrait pas à la normale tout de suite, c'est assez perturbant de le voir toujours aussi rond, mais sans bébé à l'intérieur. Juste mes organes qui se remettent lentement en place.

''-Tu es prêt à rentrer?

-Tu es sûr que ça ne dérange pas ta mère de s'occuper des animaux?

-Pas le moins du monde.''

Aujourd'hui, on rentre chez moi. Avec Louis, on s'est dit que ça serait plus facile comme ça, au moins pendant une semaine ou deux, le temps de trouver nos marques. Juste lui, moi, et notre bébé.

''-Est ce que tu veux faire un crochet par ton service? Me demande-t-il en ramassant mon sac sur le lit pour le balancer sur son épaule.

-En fait, si on réussit à s'échapper discrètement, ça me va. Lui répondis-je, recevant un petit rire en retour. Je veux juste rentrer et dormir tant que je peux.

-Sacré programme. Tu veux que j'installe Erica dans sa nacelle? Me demande-t-il en tendant les bras.

-Non. Déniai-je en la réajustant dans mes bras. C'est bon. Je préfère la garder avec moi.''

Il n'y répond rien. Sans perdre le fin sourire qui vit sur son visage depuis qu'elle est venue au monde, il vient jusqu'à moi et dépose un léger baiser sur mes lèvres avant de se pencher pour prendre la nacelle.

Et après avoir vérifier que l'on a rien laissé derrière nous, on signe ma décharge de sortie, et on quitte la clinique. Dans la voiture, je monte à l'arrière avec Erica. Je garde le regard braqué sur elle pendant tout le trajet, écoute à peine Louis qui m'explique ce qu'on va devoir faire une fois arrivés. Je ne retiens rien de ce qu'il dit.

Quand on arrive chez moi, je ne réfléchis pas et vais directement dans la nurserie qui attend depuis des mois. J'y entre pour la première fois avec mon bébé, sens un second souffle m'envahir au moment où je la dépose dans son berceau.

Les jours qui suivent passent comme un rêve éveillé. Mais ça, c'est probablement aussi à cause de mon manque de sommeil. Je passe mes journées et mes nuits dans les couches et les biberons, et j'aime ça. La nuit, Louis n'a pas le temps de se lever quand Erica se met à pleurer. Et même s'il finit par me rejoindre la plupart du temps, je suis toujours le premier debout. Moi qui ai toujours aimé dormir, j'en ressens à peine le besoin. C'est comme si j'avais une réserve d'énergie infinie cachée dans mes entrailles qui venait de prendre du service.