Chapitre17

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Voilà quelques jours que nous sommes revenus et je remarque que je considère ce château de plus en plus comme mon foyer. Je me repère de mieux en mieux à travers les couloirs, ce qui me permet maintenant de me déplacer seule.

Le lendemain matin du bal, je me suis réveillée dans un lit vide. Je n'ai retrouvé le roi qu'à notre départ. Le voyage s'est fait bien évidemment en silence, mais cette fois-ci, je tenais à ce qu'il reste. Me sentant plus à l'aise en compagnie d'Alexander, cela était plus adapté qu'une discussion futile. Pour notre plus grand bonheur, le trajet s'est fait cette fois-ci sans obstacles.

Nous avons repris notre train de vie, mais cette fois quelque chose était différent. Je ne saurais mettre le doigt dessus, mais je le sens dans l'atmosphère qui règne au sein du château. Depuis notre retour, il m'arrive d'apercevoir le roi dans les jardins à s'exercer à l'art de l'épée après sa blessure. Je l'aperçois à cet instant précis à travers la fenêtre alors que je parcours le couloir. Sans m'en rendre compte, je ralentis le pas jusqu'à m'arrêter près d'une fenêtre pour observer le spectacle qui s'offre à moi. Le rire discret des femmes qui m'accompagnent me fait revenir à l'instant présent et je ne peux m'empêcher de rougir. L'apercevoir à de nombreuses reprises s'entraîner a fait naître une idée en moi qui devient, jour après jour, plus pressante. Cet après-midi me parait le bon moment pour en faire part au roi.

L'après-midi ayant débuté depuis plusieurs heures, je me décide enfin à aller voir le roi dans son bureau. Je frappe à la porte et après avoir entendu un « entrez », je rentre. En m'apercevant, le roi congédie l'homme qui l'accompagnait en lui promettant de reprendre leur discussion plus tard. Alexander semble soucieux, en m'approchant, j'aperçois une grande carte sur la table avec des pions positionner représentant plusieurs stratégies militaires comme il y avait dans le bureau de mon père.

- Un souci ? Demandais-je en avisant la carte.

- Des soulèvements qu'il nous faut maîtriser. Soupire le roi.

Je m'approche de la carte et regarde la disposition des pions.

- Pourquoi de simples soulèvements, pose-t-il un si grand problème ?

Alexander semble d'abord surpris par mon intérêt, mais concède à me répondre.

- Ils ne le seraient pas s'ils ne se réunissaient pas pour être plus forts.

Je hoche la tête songeant à ce qu'il vient de me dire.

- Pour quelle raison se soulèvent-ils ?

Le roi soupire et reporte son attention sur la carte, il me montre des terres au sud.

- Quand j'ai conquis ces terres, j'ai imposé par la même occasion des réformes qu'il existait déjà dans mon royaume et cela n'a pas plu.

- Quel genre de réforme ?

Le roi redresse la tête pour me regarder dans les yeux, cherchant une réponse à une question que je ne connais pas. Quand il semble satisfait, il répond :

- Des impôts adaptés au revenu du ménage, des aides pour les pauvres afin qu'ils retournent sur le marché du travail,... Cependant, ça n'a pas plu à de nombreux sujets...

Je hoche la tête admirative devant un tel engagement et me demande comment les rumeurs que j'avais entendues à Illenya ont pu être lancées. L'homme face à moi n'a rien du tyran dont j'ai entendu parler, il se soucie de ses sujets. Les gens se font sûrement une idée qu'à partir de son apparence sans chercher à creuser, à voir ce qu'il fait vraiment.

- Et quel problème rencontrer vous pour maîtriser ces soulèvements ?

Il me montre un endroit sur la carte qui se trouve entre un fleuve et la frontière de son royaume.

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