Chapitre 24

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Le lendemain matin, je me réveille la tête posée sur le torse de mon mari. Quand je relève la tête, il dort encore. De cette manière, apaisé par le sommeil, il ne parait plus aussi menaçant, il n'est qu'un homme. Du bout des doigts, je dessine des formes sur son ventre. Quelques minutes, plus tard, je sens ses doigts remonter mon échine.

- Bonjour. Chuchotais-je alors qu'il sort peu à peu de la brume du sommeil.

- Bien dormis ? Me demande-t-il de sa voix encore groggy.

- Fort bien et toi ?

- Comme je n'ai encore jamais dormi.

Nous restons encore quelques minutes-là, ne voulant pas nous soustraire à ce moment.

- Il faut que je me rende à la réunion avec les conseillers.

J'ai remarqué que ces derniers temps, les réunions concernant les soulèvements dans le sud augmentais.

- Alec ?

- Mmh. Fait-il en relevant un sourcil et sans se soucier du surnom que je lui ai accordé.

- Il s'agit encore des soulèvements ?

- Oui, mais je ne veux pas que ça t'inquiète, tout sera bientôt réglé.

Oui, mais à quel prix ? Pensais-je. Alexander finit par se lever et quand il s'assoit au bord du lit, je vois clairement ses cicatrices. D'où peuvent-elles provenir ? Tellement de zones d'ombre existent dans le passé d'Alexander que j'espère qu'un jour, il se livrera à moi comme je l'avais fait sur ma mère. Il y a aussi son père sur lequel je ne sais rien et sa mère, tout cela, il le garde caché au fond de lui.

- Tu devrais faire amener tes affaires ici.

Dit-il l'air de rien, comme si cela n'avait pas la moindre importance. Vu que je ne réponds pas, il ajoute :

- Cela serait plus simple pour toi et tes femmes de chambre.

- Ne devrions-nous pas changer d'appartement ?

Alexander fronce les sourcils, alors je m'explique :

- Tes appartements sont plus petits que ceux royaux, ne devrions-nous pas changer d'appartement pour...

- Non. Me coupe-t-il et il se retourne pour enfiler sa veste comme si la conversation était finie.

- Emménager dans les appartements du roi, nous accorderais plus de confort même si...

- Mary, non ! Fait-il d'une voix ferme en me tournant toujours le dos.

- Très bien, comme tu voudras.

Après s'être habillé, Alec quitte la pièce en me souhaitant une bonne journée d'une voix que je trouve froide. Peu de temps après mes femmes de chambre envahissent la pièce. Elles me préparent et Eme me reproche gentiment les nombreux nœuds dans mes cheveux. Au fond, je sais avec son sourire en coin, qu'elle est ravi pour moi. La nuit dernière était merveilleuse et je sais que nous avons passé, un capte même si nous ne nous sommes pas révélés nos sentiments. Mais l'incident de ce matin a jeté un froid dans la pièce.

Le soir venu, Alexander me présentera ses excuses sans pour autant me donner d'explications valables. Je décide de laisser couler pour cette fois.

L'été est passé à une vitesse folle, l'automne commence tout juste à s'installer alors que j'avais le sentiment d'être à l'aube de l'été. J'ai pu me conforter dans le rôle de reine, prendre mes marques. J'ai tout de même préféré refuser de participer aux conseils avec le roi, pensant que je n'avais toujours pas ma place. Mme Edmiro m'a rendu visite, nous avons pu faire le tour des jardins et parler de nos centres d'intérêt, j'ai découvert en elle, une amie. Nous nous sommes entendus pour renouveler cette rencontre au château. J'ai cru comprendre qu'elle ne souhaitait pas que je lui rende visite. Je soupçonne que cela soit en raison de son mari et de ses nombreuses maîtresses. Quoi qu'il en soit, je respecte son choix.

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