Chapitre 21

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Acacia se détend sous mes caresses. Alors que le soleil brille, je brosse mon cheval hors des écuries. Cela fait seulement trois jours que nous sommes rentrés et notre quotidien a incontestablement changé. Un fait qui n'a échappé à personne dans le château. Si Alexander passe toujours ses journées dans son bureau à travailler sur je ne sais quelle affaire, quant à moi je continue la préparation de la visite des dames de la noblesse. Cependant, nous partageons tous nos repas et chaque temps libre que nous avons. C'est agréable, tout ceci semble se faire naturellement.

- Je suis ravie de voir que vous vous impliquez dans la tâche d'avoir un cheval.

La voix d'Alexander me fait sursauter, je me retourne pour croiser son regard obsidienne. Il s'approche de l'avant de mon cheval pour lui caresser l'encolure.

- Je vous cherchais. Je commence à penser que je ne vous trouverais jamais où je pense vous trouver. (cela m'arrache un sourire alors que je me reconcentre sur ma tâche.). Je crois que la femme de la cuisine dont vous m'avez parlé a bien failli faire un malaise en m'apercevant.

- Amanda.

- Amanda. Répéta-t-il avec un hochement de la tête.

Pendant un petit moment, nous restons là, moi à brosser Acacia et lui à le caresser avec je le sens son regard poser sur moi.

- J'ai quelque chose pour vous. Dit-il doucement.

Je me tourne vers lui, intriguée par cette révélation. On pourrait penser qu'il n'exprime rien, mais j'ai appris à voir dans ses yeux le sourire que ses lèvres refusent de donner. Il saisit ma main et m'entraîne avec lui. Je veille avant de partir à prévenir Gregor l'écuyer de mon départ. Alexander m'entraîne avec lui et quand je lui demande où nous allons, il me laisse un de ses silences qui m'agace. Nous finissons par arriver dans la salle d'armement où se trouve ses armes et son armure même si je trouve que ce n'en est pas vraiment une, mais plutôt des bouts de cuirs. Il lâche ma main pour saisir un objet, son épée. Il la place sur la table qui nous sépare et la rapproche de moi. Je fronce les sourcils en le regardant, espérant comprendre la raison de son geste.

- Regardez-la.

Je fais ce qu'il me dit et retire le tissu qui recouvrait la poignée de l'épée et je découvre qu'il ne s'agit pas de la sienne. Poussée par la curiosité, je la sors de son fourreau. Contrairement à la sienne qui est ornée d'une pierre noire comme mon alliance, l'épée porte une pierre blanche striée naturellement de lignes noires. J'admire l'objet, au-delà de sa beauté, c'est une pure merveille. Elle est plus légère que d'ordinaire et quand j'évalue son équilibre, je constate qu'il est parfait.

- C'est la tienne. Me révèle-t-il.

- Vraiment ?

Il me répond d'un hochement de tête. Un sourire illumine mon visage accompagnant mes remerciements.

- Elle est plus légère et plus courte, parfaite pour toi.

- Parfaite,... oui.

- Tu souhaites l'essayer ?

Et sans attendre nous nous dirigeons vers l'extérieur. Après notre combat où Alexander m'a conseillé sur ma posture et sur mes gestes, je lui propose d'aller se balader dans les jardins. Nous ne parlons point, ce qui n'entache rien au moment agréable que nous partageons. Je pense à ce qu'il nous reste à révéler l'un à l'autre, aux démons dont il m'a parlé, me demandant si nous arriverons à dépasser nos peurs.

Le soleil commence à se coucher et notre balade nous conduit au château, dans la salle où se trouve un grand piano à queue. Instinctivement, je vais me placer derrière celui-ci et à ma grande surprise Alexander m'y rejoint. Mes doigts effleurent les touches d'ivoire sans pour autant les pousser. Alexander observe ma main en silence avant de lui-même poser ses doigts sur les touches et de commencer à jouer. Ses doigts volent naturellement sur les touches alors que j'ignorais qu'il en jouait. Le morceau est lent, mélodieux et sans aucun doute apaisant.

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