Le lendemain matin, je rejoins le roi à l'aube dans les jardins. Nous nous retrouvons sur une parcelle d'herbe où à mon arrivée un présentoir contenant plusieurs armes en bois et en métal s'y trouve. Voyant que je suis arrivée, Alexander se redresse, il n'est vêtu que d'une chemise noire malgré la fraîcheur des matins en été. Quant à moi, j'ai opté pour une robe souple qui me permet plus de liberté de mouvement. Le roi avise ma tenue et me lance un bâton de bois que je rattrape sans mal.
- Vous apprendrez en robe, car si un jour, vous devez vous défendre, vous serez en robe même si cela réduit vos mouvements. Nous commencerons au bâton et quand vous serez prête, nous passerons à l'épée. Si je vous apprends, je le ferai comme on apprend à un jeune homme, vous prendrez des coups pour mesurer le poids de l'enjeu d'un combat, êtes-vous sûr de vouloir continuer ?
- Oui. Dis-je en hochant la tête
- D'accord alors commençons.
Nous nous entraînons pendant plusieurs heures, pendant lesquelles je tombe et me relève pour retomber. Je prends des coups qui je le sens se transformeront en bleu ou en hématome, mais à chaque fois j'encaisse sans me plaindre après tout, c'est moi qui l'ai voulu. Pendant toute mon enfance, on m'a protégé, empêchant par tous les moyens que je me blesse, mais ça ne m'a pas aidé à devenir plus forte. Ça m'a même affaibli, car devant le danger, je ne peux rien faire. Alexander ne me fait pas de cadeau même si je sais qu'il se retient, car j'ai vu comment il combat et il est bien plus rapide qu'il ne l'est avec moi. Pas une seule fois, il n'a besoin de me demander de me relever, car à chaque fois que je touche le sol, je ne perds pas une minute et me relève. La première fois, j'ai vu la surprise sur le visage du roi, mais quand il a compris que je n'abandonnerais sous aucun prétexte, il a continué.
Alexander annonce une pause alors je m'assois dans un souffle et il vient me donner une gourde d'eau. Je bois quelques gorgées et lève les yeux vers lui, toujours debout à me regarder.
- Je ne pensais pas que vous tiendriez. J'ai eu tort de vous sous-estimez.
- Je comprends.
Sa remarque me gonfle de fierté et renforce ma détermination. Alexander s'assoit près de moi sur le banc en ferraille blanc.
- Vous êtes déterminée. C'est une bonne qualité pour une reine.
Tous les deux, nous regardons l'horizon sans un mot alors que je tente de reprendre ma respiration.
À la fin de l'entraînement, je suis exténuée et après un bon bain, je me détends en lisant dans les jardins. Le roi et moi-même, nous sommes accordés pour répéter cet exercice tous les matins. Cela ne me dérange pas, je prends du plaisir à avoir une activité physique.
Quelques jours plus tard, Alexander déclare enfin la pause de notre entraînement qui était intensif. Je m'écroule sur le sol, la tête dans l'herbe, je regarde le ciel parsemé de nuages. Alexander s'assoit à mes côtés et regarde à son tour, le ciel.
- Quand j'étais enfant, je m'allongeais dans l'herbe avec ma mère et nous parlions pendant des heures. Elle me comptait des histoires de romance et d'aventure. Fis-je en riant.
Alexander ne répond pas, mais je n'attendais pas de réponse. Je souhaitais simplement partager un souvenir qui m'est cher.
- Elle vous manque ? Finit-il par demander.
- Énormément.
Il se tourne vers moi et me demande :
- Comment était-elle ?
- Elle était... lumineuse. Elle avait toujours la joie de vivre comme si aucun poids ne pesait sur ses épaules alors que dieu seul sait qu'il y en avait de nombreux. (Après un petit silence, je reprends.). Elle est tombée malade quand j'avais 9 ans, 1 an après elle était morte.
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Respire
RomanceUn pays en guerre qui n'a qu'une seule échappatoire ? Des soldats morts ? Des familles détruites ? Quand Mary comprend que le seul moyen de mettre fin à tout ça est de perdre sa liberté en se mariant avec l'ennemi, un homme froid, calculateur, indif...