Chapitre 27

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Voilà un mois que nous cheminons, nos rangs se sont incontestablement grossis, les hommes du pays répondant à mon appel. Nous sommes à la veille de la rencontre avec l'ennemi, nous avons décidé il y a quelques jours dans un commun accord ce qui est plutôt rare, d'envoyé un messager pour organiser les négociations. Pendant ce mois, je me suis retrouvée à plusieurs reprises en conflit avec Palton, si parfois, j'ai pu avoir le dernier mot, il a eu le dernier aux autres fois. La fatigue se fait ressentir, le voyage a été long, mais je tiens bon et me prépare pour cette future rencontre. Mon état de santé a éveillé quelques soupçons, mais je suis restée assez discrète pour qu'on ne remette pas en cause ma place, ici.

La nuit est tombée alors que nous revoyons les derniers détails pour demain.

- J'irais accompagner du conseiller Palton, du général et de quinze chevaliers.

- Oui, je me chargerais de votre sécurité. En cas de danger, vous devrez être évacué au plus vite. Confirme le général Bolval.

J'ai pu apprendre à connaître le général. Si au début, il s'est montré suspicieux quant à ma prise de commandement, il m'a très vite fait preuve de respect. Aujourd'hui, j'ai toute confiance en lui.

- Très bien. Je mènerais moi-même les négociations. Dis-je en regardant Palton en signe d'avertissement. Des questions ?

Tous répondent par la négative puis s'en vont se reposer. Nous avons rendez-vous à l'aube de l'autre côté de la colline qui nous sépare. Je vais me coucher, essayant de repousser l'angoisse qui menace de m'envahir. Je peine à trouver le sommeil et quand les premiers rayons du soleil traversent la toile de ma tente, j'ai l'impression de ne pas avoir fermé l'œil de la nuit. Je me lève, me prépare, tente d'effacer les marques du manque de sommeil par de la poudre pour paraître plus confiante et enfin, je sors de la tente ou les chevaliers m'attendent. Mon cheval n'est pas encore scellé puisque Lucy ne se laisse approcher par personne.

- Allez ma belle, il est temps d'aller sauver ton maître. Tentais-je pour la calmer, mais ressentant sûrement mon stress, elle reste agitée.

Quand nous arrivons en haut de la colline, je repère tout de suite la forteresse envahie par le roi Albert. À quelques mètres de celle-ci, se trouve une tente ouverte où doit se trouver l'ennemi, confortablement installé. Ce premier point d'observation traduit son arrogance. À l'arrière de sa tente de nombreux soldats aux gardes à vous, sûrement une forme d'intimidation. Une intimidation qui ne me fait pas reculer, au contraire qui renforce ma détermination. Nous nous dirigeons au trot à sa rencontre, je veille à garder un masque d'indifférence.

Nous ralentissons le pas alors que je commence à discerner la silhouette de mon ennemi. Le roi Albert est plutôt âgé, son visage est marqué par des rides et ses cheveux sont grisonnants. Un rictus agaçant se forme sur son visage, il grignote des fruits d'un air prétentieux, se pensant sûrement invincible. Nous nous arrêtons à une dizaine de pas de la tente alors que je ne le quitte pas des yeux. Je descends de mon cheval alors qu'un de mes chevaliers saisit ses rênes. Lucy s'agite.

- Eh.. tout doux... tout va bien. La rassurais-je à voix basse.

J'espère qu'elle se tiendra tranquille et n'en fera pas trop baver à ce chevalier. Je me retourne pour me diriger vers la tente, le général et le conseiller Palton sur mes talons.

- Votre majesté Mary ! Quelle surprise ! C'est un plaisir de faire votre connaissance. Je vous en prie prenez place.

Le roi Albert m'indique le siège face à lui et je prends place. Le conseiller Palton sur le pouf à ma gauche en face d'un homme que je suppose être le conseiller du roi. Le général Bolval se met également sur notre gauche, debout en retrait. Deux autres gardes sont derrière moi, quant aux autres, ils sont restés aux chevaux.

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