Chapitre 7

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Les mois qui suivirent jusqu'au mariage ont défilé à une vitesse folle, entre les préparatifs de mon mariage et l'angoisse de mon départ imminent, mes pensées n'ont eu que peu de repos.

- Bien, il me semble tout est prêt avez-vous des questions, votre altesse ?

Je me détourne de la fenêtre pour regarder Anne qui attend ma réponse. Ses traits sont plus tirés que d'habitude, la preuve du travail qu'elle a dû fournir que ce mariage.

- Vous pouvez disposer Anne, partez tranquille, je connais le déroulement de la journée mieux que je dois connaître la géographie d'Illenya.

- Vous m'en voyez ravie. À présent, reposez-vous, la journée de demain sera longue.

Anne quitte la pièce me laissant seule avec mes inquiétudes. J'observe les enfants qui s'amusent en bas dans le jardin en leur enviant leur innocence. Le château s'est rempli de nos invités ces dernières semaines, le roi et la reine de Magnia sont arrivés il y a trois jours et logent dans une demeure non loin de là, mais je n'ai pu voir Julietta que furtivement. Petit à petit, le calme du château a été remplacé par les allée et venues incessants dans les couloirs et le brouhaha constant des discussions.

Quelqu'un frappe à ma porte et Eme entre à la suite.

- Comment vous sentez vous ?

- Comme une femme qui va se marier à un inconnu. Soufflais-je

- Avez-vous besoin de quelque chose avant que je ne dispose pour la nuit ?

Je pourrais lui demander de rester, de me tenir compagnie, de me changer les idées, mais tout comme Anne, je vois les cernes marquer son délicat visage.

- Non, ça ira, Eme, allez-vous reposer.

- Comme il vous plaira. Fit-elle avec un sourire contrit avant de faire une révérence de quitter la pièce.

Toute la nuit, qui suivit, je ne fis que tourner et me retourner sans cesse. Quand Anne arriva dans ma chambre suivit d'une horde de servantes, je n'avais l'impression d'avoir dormi que quelques minutes. On m'habilla, me pomponna, me coiffa pour que je sois parfaite pour mon futur époux... Cela me troublait de me dire qu'à la fin de cette journée, je serais mariée... Depuis mon réveil, je n'ai dit que quelques mots, plongée dans mes pensées.

- Princesse Mary, laissez-moi vous présenter deux domestiques qui viennent de Gium et qui vous serviront quand vous retournez auprès de votre époux au château de Gium. Yseult et Gisela.

Les deux femmes de chambre s'approchent et s'inclinent pour une révérence, je me contente de hocher la tête ne sachant quoi dire et ne pouvant faire de l'ordre dans mes pensées qui se bousculent. Je reviens à contempler mon reflet dans la glace, ne pouvant m'empêcher de me poser un millier de questions : serais-je malheureuse à jamais ou au contraire la première impression de cet homme n'était qu'une mauvaise impression et une mauvaise interprétation de son comportement ?

- Elles rapportent un présent pour vous, de la part de sa majesté le roi Alexander III.

Cela attire toute mon attention et je me tourne vers elles, curieuse de savoir quel présent le roi a-t-il choisi. L'une d'elles s'approche avec un coffre et l'ouvre. Ce qui j'y découvre me surprend autant qu'il me met en colère. À l'intérieur, se trouve une broche ornée de pierres précieuses, je dois reconnaître que c'est de toute beauté, les délicats motifs qui entourent les pierres sont magnifiques, cependant les pierres qui ornent ce magnifique objet sont noires, plus noires même que la nuit. Porter du noir à un mariage est peu commun, mais ce que je reconnais le plus dans cette couleur, c'est lui, son royaume et tout ce qu'il représente. Il veut qu'on voie qu'à partir de maintenant, je lui appartiens en portant ses couleurs. Les deux servantes attendent une réaction avec impatience alors je me contente de dire :

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