Les étoiles brillent dans le ciel, la nuit est tombée pourtant les températures n'ont pas vraiment baissé. Est-ce parce que nous sommes au printemps ou parce que le stress m'empêche de ressentir quoi que soit d'autre ? Accroupis à la lisière de la forêt, nous attendons le signal. Ma jambe ne cesse de gigoter sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. Ça doit marcher ! Ça va marcher ! Ne cessais-je de me répéter.
- Votre plan est bon, votre majesté. Me chuchote le général à ma droite.
Je le remercie d'un sourire, essayant d'y croire. Mon plan n'est pas sans faille et c'est justement ce qu'il me fait peur. Je ne veux pas que tous les hommes qui m'entourent, qui ont répondu à mon appel y perde la vie, simplement parce que j'aurais fait preuve d'arrogance. Suis-je comme mon père ? Qu'en pense Alexander ? Est-il seulement toujours en vie ? Rrrh quand est ce qu'il arrive ce signal ?
Une lumière vive apparaît de l'autre côté des murs, du feu. La première partie du plan a démarré. De chaque côté de la forteresse, des hommes ont lancé des dizaines de boules de graisse enflammées par-dessus les murs. Le feu semble avoir pris comme prévue, les cris que l'on distingue nous confirme qu'il y a un mouvement de panique, la diversion. Maintenant deux équipes, une par la petite porte qui mène à un point d'eau et l'autre par les égouts vont s'infiltrer et ouvrir la porte principale. À l'intérieur, je me chargerais avec une vingtaine d'hommes de libérer les prisonniers.
- Encore un peu... chuchote le général.
Le général me regarde, je hoche la tête et dans un hurlement, il signale à l'armée derrière nous qu'il est temps de défoncer cette porte. Je me joins à lui comme toute la marée humaine qui nous entoure et nous partons en courant, bouclier au-dessus de nos têtes pour nous protéger des flèches. Des hommes avec un énorme rondin de bois foncent vers la porte puis reculent pour recommencer. Un soldat ennemi cri l'alerte alors qu'une pluie de flèches nous tombe dessus. Nos archers se mettent en place et ripostent.
Nous sommes sous les flèches depuis ce qui me semble une éternité, je commence à penser que les équipes à l'intérieur ont échoué et que c'est le même sort qui nous attend... Alors que je pense qu'il n'y plus aucun espoir, la porte cède, ils ont réussi. Notre armée s'infiltre telle une vague par-delà les remparts, en traversant les portes. Un cahot me fait face, au loin les flammes ont pris de l'ampleur, le plan a marché.
Avec le général et une vingtaine d'hommes, nous tentons de contourner la masse de soldat pour nous rendre directement aux cachots. Je ne compte plus le nombre d'hommes dans lequel s'est enfoncé ma lame, je ne pense qu'à Alexander même si je sais que ces images me hanteront par la suite. Nous réussissons à nous dégager et arrivons dans une ruelle, nous nous y engageons et arrivé à la moitié, plusieurs gardes ennemis apparaissent de l'autre côté. Nous ralentissons le pas.
- Nous sommes encerclés. Constate Bolval.
Je me retourne et en effet, nous sommes pris dans une embuscade. Sans se concerter nous formons deux lignes dos à dos et nous préparons. Le général à ma droite, tenant sa promesse de couvrir mes arrières. Nous rentrons en contact avec les ennemis, ils sont plus nombreux. Je suis blessé à l'épaule, mais je ne ressens pas la douleur. Je blesse mon ennemi à la jambe, il perd l'équilibre et je l'achève avec un coup d'épée dans le torse. J'observe le nombre d'ennemis qu'il reste et aperçois Bolval en difficulté avec trois adversaires. Je le sauve d'un coup fatal de l'un d'entre eux, même si cela me met en position de faiblesse, le second adversaire me frappe à la cuisse, la plaie est profonde et je tombe au sol, il s'apprête à m'achever, mais une lame le traverse de son dos à son abdomen. Il tombe au sol et je me relève aussi difficilement que ma blessure me le permet. Quand je suis debout, le général m'accorde un signe de tête en signe de reconnaissance. Si jusqu'ici, j'avais obtenu son respect, je sais que j'ai obtenu sa loyauté à ce moment-ci.

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Respire
RomanceUn pays en guerre qui n'a qu'une seule échappatoire ? Des soldats morts ? Des familles détruites ? Quand Mary comprend que le seul moyen de mettre fin à tout ça est de perdre sa liberté en se mariant avec l'ennemi, un homme froid, calculateur, indif...