Aujourd'hui, Alexander a insisté pour faire une balade à cheval. Nous voilà alors à faire la course sur la plaine pour rejoindre notre spot préféré. J'ai une nouvelle fois renoncé à me mettre en amazone ainsi, je peux galoper sans soucis. Nous ralentissons la cadence à mesure que nous distinguons le bord de la vallée.
- J'adore cet endroit. Dis-je quand nous nous arrêtons.
Je crois que j'aime cet endroit pour le souvenir qu'il renferme, notre premier vrai baisé. Une goutte me tombe sur la joue, à la vue des nuages dans le ciel, je ne doute pas que nous allons nous retrouver vite sous une grosse averse. Dans la région, il y a tous les ans en début d'été une saison où les orages s'enchaînent. Je devine qu'Alexander à penser la même chose car il déclare :
- Rentrons, il va bientôt pleuvoir.
Malheureusement à mie chemin, il pleut des cordes. Je suis tellement trempé que je crois sentir l'eau mouiller mes os. N'ayant pas d'abris, nous sommes forcés de continuer notre chemin malgré ce temps. À notre arrivée, les écuyers nous attendent et réceptionnent mon cheval. Lucy ne voulant pas être approché par une personne autre qu'Alexander, ce dernier doit s'en occuper lui-même. Je descends d'Acacia et le remercie d'une caresse. Je grelotte en attendant, Alexander, très vite, il réapparaît avec la selle de Lucy dans les mains qu'il confie à un écuyer. Il me prend la main et nous traversons en courant la cour pour rentrer dans le château.
- Ta main est gelée. Constate-t-il. Préparez un bain chaud pour sa majesté. Ordonne-t-il.
Nous nous rendons dans nos appartements. Le roi retire ses vêtements derrière le paravent alors que je me rends dans la salle de bain où mes femmes de chambre m'aident à retirer les miens. La pièce se réchauffe à mesure que je vois les femmes remplir le bain d'eau chaude. Deux paravents encadrent la baignoire permettant de donner de l'intimité. Je me plonge dans le bain avec impatience. La chaleur de l'eau réchauffe ma peau instantanément. Je soupire d'aise. Je compte profiter de ce bain un petit moment, c'est pourquoi je congédie tout le monde, leur assurant que je sonnerai si j'ai besoin d'aide. L'odeur de lavande qu'a versée Yseult dans le bain se répand dans la pièce et je ferme les yeux.
Quelques pas se font entendre dans le silence seulement brisé par le crépitement du feu et les clapotis de l'eau. Je me redresse et ramène mes jambes contre ma poitrine. Alexander apparaît près du paravent sur lequel il s'appuie nonchalamment. Étrangement, je ne suis pas gênée par ma nudité. À quelques pas de la baignoire, Alexander m'observe. J'en fais autant, remarquant son changement de vêtement et ses cheveux encore humides par la pluie.
- Je constate que tu as congédié le personnel. Fait-il calmement. Tu te sens mieux ?
J'acquiesce en silence. Alors que les minutes s'écoulent, je remarque qu'il souhaitait peut-être prendre un bain et que je mobilise sa baignoire. Une idée me vient et le rouge me monte aux joues.
- Tu... uhm... souhaites-tu... (ma gêne semble l'amusé alors que je rougis de plus belle.) me rejoindre ?
Sans un mot, Alexander se détache du paravent et retire sa chemise. J'admire sa musculature que j'ai vu trop peu de fois à mon goût. Des abdos bien dessinés, de larges épaules, des cicatrices. Il se déplace pour mettre sa chemise sur une chaise et commence à déboutonner son pantalon. Je détourne les yeux me concentrant sur la surface de l'eau, trop gêné pour continuer à l'admirer, car je ne crois qu'on puisse parler de simplement regarder.
- Avance-toi. Me demande-t-il d'une voix rauque dans mon dos.
Je m'exécute et il rentre dans la baignoire. Le niveau de l'eau monte alors que ses jambes m'encadrent. Je n'ose pas bouger, sa chaleur se diffuse comme un frisson dans mon dos alors que nos corps se touchent à peine, seules ses jambes, qui m'encadrent, touchent mes hanches. Il saisit une éponge sur le tabouret à notre droite et commence à me frotter le dos. Il met délicatement mes cheveux sur mon épaule gauche pour avoir accès à l'intégralité de mon dos. Je me détends sous ses caresses, allongeant un peu mes jambes. Il remonte l'éponge sur mon épaule droite puis sur mon bras, ainsi, il se rapproche au point que je sens son souffle sur ma peau. Il repose l'éponge et glisse ses mains entre mes hanches et mes côtes. Il suspend son geste attendant ma permission, comme je ne proteste pas, il vient nouer ses mains sur mon ventre et délicatement me pousse en arrière pour que je me repose sur son torse comme sur un dossier. Le moment est tellement agréable que je pourrais m'endormir, toute gêne est partie, nous nous contentons seulement de rester là, enlacés. Il dépose de délicats baisers sur mon épaule sans cheveux, traçant un chemin de ma nuque à mon bras.
- Je n'ai pas tout à fait été honnête avec toi. Avouais-je (ses baisers font le chemin inverse.). J'ai des sentiments pour toi, moi aussi. Chaque fois que nous passons un moment ensemble, j'attends le prochain avec impatience.
Le rouge me monte aux joues. Ses baisers finissent leur course à l'arrière de mon oreille.
- J'aime aussi les moments que nous partageons. Avoue-t-il la bouche contre ma peau.
Nous restons dans l'eau jusqu'à ce que celle-ci refroidisse. Profitant l'un et l'autre des caresses que nous nous offrons. Ses doigts sur mon ventre forment des cercles alors que les miens sur ses bras forment des lignes du bout de leurs ongles. Alexander sort le premier et ouvre une serviette pour qu'en sortant, je m'y engouffre. La serviette sur les épaules, je me tourne vers lui. Il est nu. Complétement nu. Pour la première fois, mes yeux se posent sur son entre-jambe. Le rouge me monte une énième fois aux joues alors que je détourne les yeux vers les siens. Trop tard, il m'a vu. Le pire dans tout cela, c'est qu'il semble amusé par ma gêne. Il remet une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.
- J'aimerais te montrer quelque chose. Déclare-t-il.
- Qu'est-ce ?
- Ce n'est pas une chose, mais... des émotions, des sensations. (voyant que je ne comprends pas, il se rapproche et dépose un baiser sur mon front avant de chuchoter) L'acte conjugal.
Je ne savais pas que je pouvais rougir autant.
- Tu me fais confiance ?
Je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps à cette question alors je hoche la tête.
- Je veux te l'entendre dire Mary... je veux que tu me donnes la permission.
- Je... (mes yeux plongent dans les siens et j'y vois toute sa sincérité.) oui.
Alexander m'embrasse alors comme il ne l'avait jamais fait, plus profondément avec tellement plus de... tout. Sans me quitter, il me guide dans la chambre près du lit.
- Puis-je ? Demande-t-il en désignant la serviette qui me couvre.
Pour être sûr qu'il ne doute pas de ma décision, je plonge mon regard dans le sien et lui donne la permission.
Délicatement, il retire ma serviette qu'il laisse tomber au sol. Nous nous allongeons sur le lit, ses mains sont sur mon corps et ses baisers descendent dans mon cou. Tout mon corps s'embrase sous son touché et je m'abandonne à lui. Durant cette nuit, il me guide avec gentillesse et attention, veillant à ce que je me sente toujours à l'aise.
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Respire
RomanceUn pays en guerre qui n'a qu'une seule échappatoire ? Des soldats morts ? Des familles détruites ? Quand Mary comprend que le seul moyen de mettre fin à tout ça est de perdre sa liberté en se mariant avec l'ennemi, un homme froid, calculateur, indif...