Chapitre 7

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Point de vue d'Eléonore.

La réalité m'a frappé de plein fouet. Je viens seulement de me rendre compte que je suis tombée amoureuse d'un garçon qui habite à 307 kilomètres de moi. A part ça, ce même garçon vient de couper les ponts avec moi pour retourner avec son ex mais sinon, tout va bien.

J'ai pleuré un long moment, toute la soirée quasiment puis je me suis reprise grâce à Léna. Je n'arrive tout de même pas à me remettre du fait que je ne recevrai plus jamais de message d'Alex, plus d'appel venant de sa part, plus rien.

Tout est terminé, je dois l'accepter.

Je me suis levée avant Léna pour préparer le petit-déjeuner. J'ai fait moi-même les petits pains au chocolat, enfin, j'ai juste eu à rouler de la pâte autour d'un bâton de chocolat mais c'est déjà pas mal. Je l'appelle ensuite pour qu'elle descende, ce qu'elle ne tarde pas à faire. Léna a plutôt le sommeil léger quand elle veut.

-Bonjour El', tu as bien dormi ?

-Oui et toi ?

-Oui. Ça va quand même ? Elle demande, un peu inquiète au sujet d'Alexandre.

-Hum... Il me manque, j'étais trop habituée à ses messages...

Elle se relève de la chaise sur laquelle elle était assise pour venir me serrer dans ses bras. Elle me chuchote des « ça va aller » que je veux bien croire. J'ai envie d'y croire. Je veux croire que tout va s'améliorer avec le temps.

Depuis le début de la première, j'ai galéré à lier ma vie à la maison et celle au bahut puisqu'à la maison, je m'occupe un peu de tout à cause des absences répétées de mes parents. Ça a fini que c'était une habitude, pour moi, de faire machinalement les corvées, ensuite mes devoirs et finir par me coucher très tard avec aucune envie d'être au lendemain.

Puis il y a eu ce soir où j'ai reçu cette demande d'ami que j'ai accepté. L'entrée d'Alexandre dans ma vie l'a bouleversé, du bon côté de la chose. Il m'a fait apprécier le fait de me lever, d'aller en cours, de faire ci et ça, en lui parlant, en lui racontant ma vie, ce que je faisais, ce dont j'avais envie et jamais, jamais, jamais, il ne s'en foutait.

Maintenant que je me suis habitué à sa présence quotidienne dans ma vie, il disparaît du jour au lendemain à cause de son ex.

Il faut que j'arrête d'y penser, c'est en train de me rendre complètement folle.

-ça sent terriblement bon, El' !

-Merci, j'ai fait la cuisine juste pour toi.

-Tu es un amour, me complimente-t-elle. Tes parents reviennent à quelle heure ?

-Hum... 19 heures, 20 heures, il me semble. On a encore la journée pour toutes les deux !

Passer du temps avec Léna, ça me fait du bien et je n'ai aucune envie de me retrouver seule dans cette grande maison, à repenser à ma relation avec Alexandre ou à comment il m'a lâchement quitté par un appel vidéo.

Après avoir déjeuné, Léna s'occupe bien gentiment de la vaisselle pendant que je monte prendre ma douche et enfiler des vêtements propres. Je ressors de la salle de bain une vingtaine de minutes plus tard et je descends les escaliers avant de m'arrêter en plein milieu quand j'entends la voix de Léna résonner. Elle semble parler à quelqu'un et je doute un peu de l'identité de la personne.

« -Tu as fait le con, assume. [...] Je n'en ai rien à faire, tu n'avais qu'à y réfléchir avant de faire ce que tu as fait. Tu n'imagines même pas dans quel état était Eléonore hier soir à cause de tes conneries ! [...] ça ne suffit pas, Alex. [...] Tu t'es rendu compte de quoi ? [...] QUOI ?! Tu me fais marcher là ?! [...] Oui, je te crois... Qu'est-ce que tu veux que je fasse, moi ? [...] Ah non, jamais elle n'acceptera de te reparler. [...] Très bien. »

307 kilomètresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant