-Emmène-moi à l'hôpital, j'ai des contractions ! Viiiiite !
Mon père balança ses clés à Alexandre qui partit chercher la voiture alors que les autres essayèrent de m'aider à marcher jusqu'à la voiture garée devant. Alexandre roula très vite jusqu'à la maternité la plus proche où, entre deux contractions, je lui donnais les indications à suivre.
On arriva très vite et on fut pris en charge rapidement. Une sage-femme m'installa dans une chambre et m'examina.
-Mademoiselle, vous avez dû subir une émotion forte qui a dû déclencher des contractions mais ce n'est pas encore le travail. D'ailleurs, vous devez encore garder votre bébé au chaud quelques temps.
-Je ne vais pas accoucher alors ?
-Non, pas encore. Votre col n'est pas ouvert mais il faut vous ménager, Mademoiselle Descamps sinon ça aura un impact sur votre bébé.
-Voilà, plus de pétage de câble, chérie.
-ouais...
-Je vous garde cette nuit et si tout va bien, vous pourrez repartir demain matin.
-On doit prendre le train demain matin pour rentrer chez nous, c'est possible ?
-Bien sûr à conditions de se ménager.
-D'accord, merci beaucoup.
-Pas de quoi.
Elle sortit de la pièce et nous laissa tous les deux, en silence. Je m'en voulais d'avoir péter un gros câble comme ça sur mes parents mais toutes les émotions accumulées depuis des mois voire des années, avaient besoin de sortir.
Le lendemain matin, la sage-femme m'ausculta et annonça que je pourrais rentrer chez nous. On repartit à l'hôtel récupérer nos affaires et Léna vint nous chercher. Je lui expliquais en détails ce qu'il s'était passé et elle accepta de me déposer chez moi avant de se rendre à la gare.
Je toquais à la porte comme si ce n'était pas chez moi et ma mère m'ouvrit.
-Comment ça va ?
-bien. Fausses-contractions dues à une forte émotion. Ecoute maman, j'avais besoin de sortir tout ça donc je suis désolée si je vous ai blessé, toi et papa.
-Tout ce que tu as dit est vrai, Eléonore. Nous n'avons pas été là pour vous et on en est désolés. C'est peut-être aussi pour cela que notre couple n'a pas fonctionné mais Alexandre et toi, vous avez compris nos erreurs et vous pourrez ainsi ne plus les réaliser et c'est tout ce qui importe.
Je me serrai contre elle. Elle caressa mes cheveux puis je me dégageai.
-Tu ne veux pas rentrer un peu ?
-J'ai mon train dans pas longtemps.
-Tu ne veux pas rester chez nous ?
-Non, je dois repartir chez Alexandre... Tu viendras me voir ?
-Oui, ton père, Zoé, Noa et moi, on viendra te rendre visite avant que tu accouches et après pour voir la tête du petit.
-Au revoir, maman.
-Au revoir, Eléonore.
Je lui fis signe de la main avant de remonter dans la voiture et rejoindre la gare. Notre train arriva peu de temps après et nous pûmes renter à la maison.
*
Je sais bien que ce n'est pas terrible pour une femme enceinte de plus de 8 mois d'aller voir des matchs de hockey sur glace mais quand son petit-ami joue, on peut bien faire une exception non ?
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307 kilomètres
Teen Fiction307. Un nombre banal pour tout le monde sauf pour deux personnes : Éléonore et Alexandre. 307 kilomètres de distance entre eux. 307 kilomètres de sentiments. Eléonore Descamps & Alexandre Fournier.