Patrick

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Je suis installé avec Andrew dans le salon, mais Chloé ne nous rejoint pas. Ellie revient de la cuisine et me dit que Chloé commence à préparer le repas. Mais j'en ai marre. Je veux bien lui laisser quelques jours à condition qu'elle ne m'évite pas. Mais là, je viens à peine de rentrer et elle m'évite totalement. Alors, à la force de mes bras, je roule jusqu'à la cuisine et me cale devant la porte. Chloé lève la tête, m'aperçoit et remet le nez dans ses légumes.

- Vous avez besoin de quelque chose Monsieur ? Dit-elle.

Arrête avec ça !

- Comment ça ? Je veux juste savoir si vous avez besoin de quelque chose ?

- Je te parle de toi. Tu as l'air d'avoir oublié qu'on s'est embrassé et ce plus d'une fois. À l'hôpital, on était bien jusqu'à l'arrivée de mes parents. Tu t'es braquée à nouveau. Pourquoi ?

- Je ne sais pas de quoi vous parlez.

- Arrête de te foutre de moi ! Crié-je. Je me souviens de chaque mot que tu m'as dit lorsque nous étions coincés et aussi de la façon dont tu m'as embrassé alors ne fait pas comme ci de rien n'était.

- Je sais... Mais il faut oublier. C'était une erreur. Ce n'était que la montée d'adrénaline. J'ai cru qu'on allait y passer alors, je me suis laissé aller. C'est tout, il n'y a rien à redire.

Ensuite, elle se retourne pour rincer les légumes. Et là, la moutarde me monte au nez. Je mets les freins au fauteuil roulant pour bloquer la porte puis j'essaie de la rejoindre à cloche pied avec beaucoup de difficulté.

- Ne vous levez pas. Vous devez rester la jambe relevée.

- Je m'assiérai que lorsque tu auras été franche avec moi ! Et ce que tu viens de me dire ne me convient pas du tout. Sinon, tu me le dirais en me regardant droit dans les yeux.

Je me traîne jusqu'à elle. L'attrape par le bras pour qu'elle me fasse face.

- Vas-y... Redis-moi tout ça en me regardant.

- Ce... Ce n'était rien. C'était juste de l'adrénaline ! C'est tout ! Dit-elle en me fixant du regard.

Mais celui-ci disait tout autre chose. Je m'approche un peu plus d'elle, l'attrape par la taille et l'embrasse à pleine bouche. Elle se débat et me repousse. Elle me regarde. Les yeux tout étincelants. Et au bout d'un instant à se regarder dans les yeux, je l'attrape à nouveau et l'embrasse à pleine bouche. Elle s'approche un peu plus et me rend mon baiser. Au début timidement puis elle se relâche et m'embrasse à son tour à pleine bouche. Je la serre contre moi et nous nous embrassons follement. Mais au bout d'un moment, ma jambe me lance. Elle s'en aperçoit et m'aide à me rasseoir dans le fauteuil roulant. Je l'attrape par la main pour qu'elle se penche et lui donne un autre baiser.

- On ne devrait pas. Dit-elle en s'asseyant sur une chaise.

Et pourquoi pas ?

- Tu es mon patron.

- Arrête avec ça ! Je ne suis pas ton patron et même si je l'étais, ça ne changerait rien.

- Tu es mon patron et sortir ensemble, ça n'est pas bien. Ça contredit ma devise qui est de ne pas mélanger ma vie privée et ma vie professionnelle et là, tu fous tout en l'air.

- Depuis ces six dernières années, me suis-je déjà comporté comme ton patron. Ce sont mes parents qui le sont. Moi, je suis juste celui qui a craqué pour toi. C'est tout !

- C'est vrai mais...

- Mais rien ! Arrête avec tout ça ! Tu me plais et je sais maintenant que je te plais aussi. Alors arrête de faire un blocage sur tout ça.

- Si je laissais une chance à notre histoire et je dis bien « si », je ne pourrais pas continuer à travailler pour tes parents. Je ne pourrais pas.

- Tu n'es pas obligée. Je sais qu'ils t'apprécient beaucoup. Mais que tu travailles ou non pour eux, je m'en fous. Tout ce que je veux, c'est être avec toi.

- Peut-être, mais je ne me vois pas travaillé pour eux tout en sortant avec leur fils.

- Alors dis-moi que tu ne veux pas être avec moi. Dis-je tristement.

Je... Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'ai besoin de temps.

- OK ! Mais vu que mes parents ne sont pas là avant plusieurs jours, on pourrait en profiter comme ça tu pourrais te faire une idée sur nous.

- Tu crois vraiment que ça va m'aider ? Je ne pense pas. Bien au contraire. Donne-moi juste quelques jours, s'il te plaît.

- Très bien, mais je n'arrêterai pas de te tourner autour.

Je l'attire rapidement pour lui donner un baiser en lui glissant à l'oreille « un dernier pour la route ». Mais ce dernier baiser dure une éternité. Elle comme moi nous ne voulons pas nous lâcher. Nous nous embrassons toujours lorsqu'on entend Ellie et Andrew rentrer, ce qui l'arrête aussitôt. Elle me donne un dernier baiser avant d'aller retourner à sa popote en me donnant un sourire. Après tout ça, je retourne dans le salon rejoindre Ellie et Andrew et là, ni une ni deux, je leur explique la situation. Je ne peux pas garder ça pour moi et je demande conseil à Ellie.

- Que crois-tu qu'elle va faire ? Dis-je à Ellie.

Je ne sais pas. Mais je pense qu'elle m'en parlera. Donc, je pourrais l'aider à peser le pour et le contre. Et bien sûr, le pour, pèsera dans ta balance.

- J'espère... Je ne sais pas comment je réagirai si elle ne veut pas de moi. Ça fait six ans que j'attends ce moment. Six longues années. Vous savez ce que ça fait d'avoir envie de l'enlacer, l'embrasser, lui parler de tout et de rien à chaque fois que je la vois. Croyez-moi c'est très long.

- Et pourquoi t'as attendu autant de temps ? Dit Ellie en souriant.

Bonne question. Dit Andrew en rigolant. Pourquoi Patrick ?

- Très drôle. Tu sais très bien pourquoi. Je n'ai jamais réussi à l'approcher sans qu'elle mette une barrière entre nous. Mais grâce à toi et à cette avalanche, elle s'est relâchée. Et pour ça, je t'en remercie Ellie.

- Il n'y a pas de quoi.

Nous continuons à discuter lorsque Chloé nous rejoint dans le salon. Nous parlons et rigolons, mais nos yeux se croisent plusieurs fois. Jusqu'à ce que je reste fixé sur elle. Je croise les doigts pour qu'elle fasse le bon choix en me choisissant.

La mariée des neigesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant