La mariée des neiges

Chloé

Patrick est revenu. Il a voulu m'expliquer la situation, mais pour l'instant, je ne suis plus sûr de rien. Sauf de mes sentiments. Mais cela ne suffit pas. Quand il m'a embrassé de force, il s'est fait mal à la jambe. Donc, nous sommes tous les quatre de retour à l'hôpital. Si son cas s'est aggravé, je devrais prévenir ces parents.

Nous faisons les cents pas pendant que Patrick passe des examens. Toute la panoplie et ça me paraît durer une éternité. Plus de quatre heures après, on nous demande de le rejoindre dans la chambre pour le faire sortir et rentrer chez lui. Si on le laisse sortir, c'est que ça doit aller. Je respire un peu mieux. Par contre, nous ne savons toujours pas ce qu'il a. Une fois dans la chambre, Patrick me regarde. Mais, il a les yeux embrouillés. Le médecin nous dit qu'il lui a donné des calmants pour le soulager et pour l'aider à dormir comme il faut cette nuit. Il nous dit aussi qu'il n'y a rien de grave. Ce sont juste ses tendons et ses ligaments qui sont enflammés et compressés parce qu'il a dû trop forcer sur sa jambe. C'est pour ça qu'il a eu mal. Il lui faut beaucoup de repos et de reprendre des médicaments.

De retour au chalet, Andrew vient le porter dans ma chambre et retourne auprès d'Ellie dans la sienne. Ils doivent être tous deux exténués par cette journée comme moi, je le suis. Une fois seule avec lui dans la chambre, j'attrape un oreiller et une couverture. Je décide de lui laisser ma chambre et de prendre le canapé.

- Hors de question Chloé. Dit-il en se redressant dans le lit. Nous n'avons pas fini notre conversation. Je n'irais pas me coucher tant que je ne saurais pas pour nous deux.

- Ton médecin a dit que tu avais besoin de repos. Alors, tu dors et on en reparlera demain. OK ?

- Chloé, si tu vas dans le canapé, j'y vais aussi.

- Arrête de faire l'enfant. Ta jambe, ton corps ont besoin de repos.

- Non. Ils ont besoin de toi.

J'ai l'impression de me prendre une flèche en plein cœur. Je le regarde et je vois dans son regard qu'il ne lâchera pas l'affaire. Du coup, je repose tout et viens me glisser dans le lit en prenant soin de rester de mon côté. Je ne lui ai pas encore pardonné. À peine ai-je éteint la lumière, que je le sens se rapprocher de moi.

- Reste de ton côté Patrick.

- Je ne peux pas m'endormir si tu n'es pas contre moi.

- Mais bien sûr.

- Je te le promets. En Angleterre, je mets énormément de temps pour m'endormir. C'est pour ça que je suis épuisé.

- Qu'est-ce que tu ne ferais pas pour me mettre dans tes bras.

- C'est la vérité.

- OK. Mais aucune caresse, aucun geste déplacé et aucun baiser. Je ne t'ai pas pardonné.

- Je ne peux rien te promettre. Je suis tellement dingue de toi.

Ne répondant pas à cette remarque, je me retourne pour lui faire face. Il lève son bras comme une invitation à venir me blottir contre lui. Je pose ma tête dans le creux de son épaule, mais laisse mes mains entre nous deux. Il pose sa tête sur la mienne et sens mes cheveux avant de déposer un petit baiser dedans. Je ne dis rien, car je le sens se détendre et s'endormir. Je savais qu'il n'aurait pas pu tenir longtemps. Le médecin nous a dit qu'il était épuisé. Il avait trop tiré sur la corde. À mon tour, je finis par m'endormir.

Le lendemain matin, ou plutôt le lendemain après-midi, je me réveille dans ses bras. Il a roulé pour m'entourer de ses bras et de ses jambes. Malheureusement pour moi, je ne vais pas pouvoir sortir du lit sans faire bouger sa jambe et j'ai peur de lui faire mal. Dans un sens, j'ai envie de rester dans ses bras, mais dans l'autre, je voudrais sortir du lit. Je ne sais plus où j'en suis avec lui. Je sais que je l'aime. Il me dit que c'est cette fille, qu'il l'a embrassée. Mais qu'est-ce qui me dit que ça ne se reproduira pas pendant ses déplacements ? Comment je peux lui faire confiance ?