Il y en a qui tombent amoureux et d'autres qui se "fracassent".
Comme une fatalité, ce n'était ni le bon endroit, ni le bon moment et pourtant...
Elle est devenue toute sa vie en une seule danse.
Une collision de deux cœurs plutôt qu'un amour de vac...
L'horizon semble s'éclaircir et les ombres disparaissent
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"Une des plus belles choses dans la vie, c'est de trouver quelqu'un qui peut vous comprendre sans avoir à donner d'explications".
Khalil GIBRAN
J'arrive au pied de mon immeuble à petite foulée, Bruna est déjà en bas à m'attendre, elle ne me voit pas arriver, le nez dans son téléphone. J'arrive à sa hauteur un peu essoufflée. Ça fait trois mois que je cours presque tous les matins, ça me permet de faire un peu de sport et d'évacuer le trop plein. Je pensais reprendre la danse, mais trop de contacts encore, je ne me sens pas prête, pour l'instant, seuls Lilia et Aaron sont autorisés à en avoir sans que cela ne me provoque des réactions négatives et puis j'avoue que courir libère efficacement ma tête.
— Salut Bruna, tu es déjà là ?
— Et bonjour ma belle, j'étais en train de t'envoyer un message. Tu t'es mise au footing ?
— J'essaie, ris-je.
J'ouvre la porte de l'immeuble, on monte dans l'ascenseur et on pénètre dans mon appartement.
— Tu t'es levée tôt ce matin ?
— M'en parle pas, à 4 h, pas moyen de me recoucher du coup je savais que tu serais réveillée, je me suis dit qu'on finirait plus tôt et qu'on pourrait déjeuner à "La Boulange" toutes les deux. Ça te dit ?
— Oui, je me douche rapide et j'arrive, fais comme chez toi.
Je me lave en quatrième vitesse et m'habille tout aussi vite. Je suis ravie de passer la matinée avec elle, en un peu plus de trois mois d'entretiens individuels, elle est devenue plus qu'une "thérapeute", elle est une confidente, une amie. Son oreille attentive exorcise mes démons, petit à petit et je n'arrête plus de vider ma tête de tout ce que m'a fait L'Autre. Chaque jeudi voit le récit d'une des atrocités les plus marquantes que j'ai subi et Bruna ne se dédouane jamais de son rôle. Pourtant elle est extrêmement émotive, si moi, je ne verse jamais une seule larme pour cette ordure, elle, elle est en pleurs chaque semaine, comme si elle le faisait à ma place m'en sentant incapable.
Je redescends pour la rejoindre, me fait couler un café et lui prépare son thé, à chacune sa drogue. Je m'installe sur un fauteuil de la terrasse avec elle en lui tendant sa tasse.
— Alors ma belle, comment s'est passée ta semaine ? Ça va toujours bien au salon ?
— La routine, mais pour le coup une bonne routine. J'ai demandé à Samya de me faire un piercing au nez, mais pas de suite, j'ai encore un peu de mal.
