Sur le terrain de l'amour

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Assise dans les vestiaires, Eliona sentait comme des liens invisibles enserrer ses mains, l'empêchant de se libérer des tourments qui l'assaillaient. Autour d'elle, l'effervescence de ses coéquipières, déterminées à remporter le match du jour, contrastait avec son propre état d'esprit chancelant.

Malgré ses efforts pour se concentrer sur son match, son esprit était captivé par Antoine. Un sourire doux étira ses lèvres alors qu'elle se remémorait sa promesse de venir la voir après son entraînement. Rien qu'à cette pensée, son cœur s'emballa, vibrant d'une joie intense. Savoir qu'il serait là pour elle, à un moment aussi crucial, lui procurait une félicité indescriptible.

Ce match revêtait une importance particulière pour Eliona, car c'était la première fois en un an qu'elle retrouvait une place de titulaire sur le terrain. Elle savait que son père, fidèle supporter, serait là pour l'encourager, comme à chacun de ses matchs. Il était, sans aucun doute, son plus fervent admirateur.

Mais ce n'était pas tout. Elle avait également appris que son grand-frère Tom serait présent, accompagné de leur mère. À l'idée de les avoir à ses côtés, de sentir leur soutien indéfectible dans ce moment charnière de sa carrière, une vague de gratitude et de bonheur déferla en elle, lui procurant une force nouvelle pour affronter le défi qui l'attendait sur le terrain.

« González ! C'est l'heure ! » s'exclama Lucy, la sortant de ses pensées.

Eliona se redressa d'un geste déterminé, laissant échapper un léger craquement de sa nuque alors qu'elle balayait l'environnement du regard. De gauche à droite, elle étira ses muscles, se préparant mentalement pour le défi qui l'attendait sur le terrain. L'excitation mêlée à une pointe d'appréhension faisait palpiter son cœur un peu plus vite.

Alors qu'elle se dirigeait vers le terrain où le match allait se dérouler, les premiers sons de la foule en délire parvinrent à ses oreilles. Des cris, des chants, et parmi eux, le son de son propre nom scandé avec ferveur. Un frisson d'émotion parcourut sa colonne vertébrale, et un sourire radieux illumina son visage. C'était cela qu'elle aimait dans le football : cette atmosphère électrisante, cette communion entre joueurs et supporters qui transcendaient les frontières et les différences.

Elle prit rapidement sa place sur le terrain, échangeant quelques mots rapides avec Mapi pour peaufiner certains détails tactiques. La détermination l'habitait, et elle se sentait prête à tout donner pour son équipe, pour ses supporters, pour tous ceux qui croyaient en elle.

Le match démarra avec une intensité palpable, chaque équipe affichant sa détermination à dominer le terrain. Les joueuses du FC Barcelone Féminin semblaient animées par une énergie particulière, une harmonie indéniable se dégageant de leur jeu collectif. Elles se mouvaient sur le terrain avec fluidité, combinant passes précises et mouvements calculés pour contourner la défense adverse.

Des éclats de génie surgissaient à chaque instant, mettant en lumière le talent individuel de certaines joueuses. Lieke Martens, avec sa vitesse fulgurante, semait la confusion dans les rangs adverses, tandis que Alexia Putellas dictait le rythme du jeu au milieu de terrain, distribuant les balles avec une précision chirurgicale.,Mais ce qui frappait le plus, c'était la symbiose qui régnait au sein de l'équipe. Les joueuses semblaient lire les pensées de leurs coéquipières, se déplaçant sur le terrain comme un seul être, anticipant les passes et se relayant avec une fluidité remarquable.

Et puis vint le moment tant attendu. Sur une action collective d'une beauté saisissante, Eliona se retrouva à la réception d'une passe millimétrée. Sans hésitation, elle prit le ballon en pleine course, déjouant habilement la défense adverse. Son pied droit frappa le ballon avec une précision impressionnante, le propulsant au fond des filets avec force.