Sur le terrain de l'amour

017.

Eliona franchit les portes de Clairefontaine avec une détermination palpable dans son regard. Son demi-sourire dissimulait à peine la colère qui bouillonnait en elle. L'article qu'elle avait lu quelques jours auparavant l'avait profondément indignée, et elle était déterminée à ne pas rester silencieuse face à cette injustice flagrante.

En rejoignant l'équipe nationale féminine, Eliona savait qu'elle avait une tribune pour exprimer sa colère et défendre les droits des femmes dans le football. Malgré son attachement à l'équipe et à ses coéquipières, elle ne pouvait pas rester indifférente face à la discrimination dont elles étaient victimes de la part de la Fédération Française de Football.

Alors qu'elle saluait ses coéquipières et reprenait ses marques au sein de l'équipe, Eliona sentait sa détermination grandir.

Bien que son sourire puisse donner l'impression qu'elle était calme et sereine, ceux qui la connaissaient bien pouvaient voir la détermination brûlante dans ses yeux. Eliona était prête à se battre pour ce en quoi elle croyait, et rien ni personne ne pourrait l'arrêter dans sa quête de justice pour l'équipe nationale féminine et pour toutes les femmes du football.

Herve Renard prit la parole pour annoncer la bienvenue après que les joueuses se soient installés dans leurs chambres.

« Bonjour à toutes, bienvenue aux nouvelles et aux anciennes. » dit-il avec un sourire. « Nous nous approchons de la prochaine Euro, alors nous aurons notre premier match de sélection. Il faudra vous donner à fond pour que l'on puisse participer à cette compétition. »

Les joueuses eurent un sourire car elles avaient tous hâte de commencer la compétition.

« Cependant, comme vous le savez sûrement, les bleus ont aussi bientôt un match amical avec le Portugal. Alors la fédération française a décidé de nous déplacer, durant quelques jours, dans un hôtel, non loin d'ici. Un bus nous prendra en charge pour nous emmènera aux terrains d'entrainements. »

La jeune femme serra ses poings ainsi que sa mâchoire et fronça ses sourcils quand elle remarqua qu'aucune de ses coéquipières ne réagissaient.

« Euh...Excusez-moi ? » fit-elle attirant tous les regards. « Est-ce que je suis la seule à être outrée que nous devons nous déplacer alors que les bleus ont juste un match sans aucune importance ? »

« Ce n'est pas la première fois. » lui expliqua Marion. « A force, on a pris l'habitude. »

« En effet, et nous avons aucun pouvoir pour changer cela. Nous devons rester sur notre objectif : L'Euro. » continua le coach.

« Sous votre respect. » le coupa la brune. « Ce n'est pas parce qu'il y a de gros machos à la fédération que je vais me laisser faire. »

La plupart de ses coéquipières se mettent à sourire en entendant la détermination d'Eliona. Elles la connaissaient assez pour savoir qu'elle n'avait pas langue dans sa poche, surtout quand il y avait ce genre d'injustice.

« Ce n'est pas parce que vous avez pris l'habitude que nous devons nous plier à leurs choix. » continua-t-elle.

Voyant que les joueuses étaient assez d'accord avec Eliona, le sélectionneur intervint.

« Ecoutez, cette décision, nous ne pouvons rien y faire. J'ai déjà essayé mais nous ne pouvons pas changer les choses... »

« Bien sûr que si ! » s'exclama Eliona.

« Pour l'instant. Restez concentré sur le prochain match. » fit-il. « Vous pouvez aller dans vos chambres. »

La jeune femme soupira en voyant que son coach ne l'écoutait pas. Elle se promit qu'elle lui en touchera un mot. Ainsi, elle monta dans sa chambre et récupéra son téléphone qui venait de vibrer.