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Antoine se tenait là, adossé à sa voiture, immobile, absorbé par le paysage saisissant qui se déployait devant lui. Les teintes chaudes du crépuscule embrasaient lentement le ciel, peignant un paysage à couper le souffle. Pourtant, malgré cette splendeur, une lourdeur oppressante pesait sur lui, comme un poids insoutenable sur sa poitrine.

Son regard se perdit dans les nuances dorées et orangées qui dansaient dans le ciel, mais ses pensées étaient ailleurs, prisonnières d'un tourbillon d'émotions contradictoires. Une profonde tristesse l'envahissait, une tristesse qui semblait se mêler aux teintes du crépuscule, assombrissant son esprit déjà tourmenté.

Le souvenir d'Eliona, de son sourire éblouissant illuminé par les derniers rayons du soleil, lui serra le cœur. Il se rappela à quel point elle aimait ces moments, à quel point elle pouvait en apprécier la beauté avec une sincérité qui lui était propre. Mais maintenant, alors qu'il se tenait là, seul face à ce spectacle, cette même beauté semblait n'être que le reflet de son propre mal-être.

Ses pensées étaient emplies de doutes et de regrets. Regrets qu'elle ne soit plus à ses côtés, doutes quant à son propre avenir et à sa capacité à être à la hauteur des attentes, des siennes et des autres. La tristesse l'envahissait peu à peu, s'intensifiant à mesure que les derniers rayons du soleil disparaissaient à l'horizon.

Un soupir s'échappa de ses lèvres, chargé de résignation et de peine. Dans ce crépuscule flamboyant, il se sentait perdu, seul avec ses tourments, tandis que le monde autour de lui continuait de briller de mille feux.

« Papa ? Tu viens ? »

Antoine détourna son regard vers sa fille, Mia, qui arborait un sourire radieux, et une lueur d'espoir naquit au fond de son être. Il se surprit à espérer que ce sourire était une réponse à sa présence, un signe que malgré tout, il pouvait encore apporter de la joie à ceux qui comptaient pour lui. Mia était la dernière personne à ses côtés, et son bonheur était pour lui une lueur d'espoir dans l'obscurité qui semblait l'entourer.

Il se demanda, avec une pointe d'appréhension mêlée d'espoir, si ce sourire était le fruit de son propre réconfort, si sa présence parvenait à illuminer ne serait-ce qu'un peu le visage de sa fille. Dans son cœur tourmenté, il souhaitait ardemment être un pilier de bonheur pour elle, un rempart solide contre les tempêtes de la vie.

Espérant que ce moment de complicité et de joie partagée puisse dissiper ne serait-ce qu'un instant les ténèbres qui l'assaillaient, Antoine chercha du réconfort dans le sourire rayonnant de Mia. Après tout, peut-être qu'en apportant un peu de lumière dans la vie de sa fille, il parviendrait à trouver lui-même son chemin vers la clarté.

« Oui, allez, rentre dans la voiture. »

Elle hocha la tête en signe d'approbation et grimpa à l'arrière, pendant que son père l'attachait avec soin. Refermant sa portière, il rejoignit ensuite le siège du conducteur et démarra le véhicule. Jetant un coup d'œil dans le rétroviseur central, il découvrit le sourire lumineux de sa fille, qui semblait illuminer tout l'intérieur de la voiture.

« Pourquoi tu souris ? » demanda-t-il finalement.

« Parce que je te vois enfin ! » s'exclama-t-elle. « Maman m'a dit que tu étais malade et que tu ne pouvais pas me garder. Tu sais papa, j'étais triste de ne pas te voir. »

Antoine fixa sa fille pendant un long moment avant de se remettre en route vers l'appartement qu'il était censé partager avec Eliona. Mais ces derniers temps, elle logeait chez son père. C'était ce qu'il voulait car pour lui, tout était à cause de lui : il avait cessé d'être un partenaire aimant pour elle, devenant plutôt un fardeau, et cette conscience pesait sur lui comme une ancre.

Sur le terrain de l'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant