Louise et Lucas (Libère-moi) Tome 1 [TERMINÉE]

Chapitre 15 (Lucas) - Nouvelle annonce

Ma mère m'a apporté du Nescafé et un gâteau à la poire, mon péché mignon. Ils ont appris l'incident avec Carlos et je les rassure sur mon état de santé. Ma mère insiste pourtant pour vérifier mes blessures, c'est une ancienne infirmière, elle ne peut pas s'en empêcher. Après une heure de discussion sur tout et rien, elle s'inquiète de « mon visage pâle » et mon air triste. Une nouvelle fois je la rassure en lui expliquant que je suis juste un peu fatigué. Il est hors de question que j'embête mes parents avec mes états d'âme et les derniers bouleversements qui sont arrivés dans ma vie.

Au moment de partir, mon père m'apprend que mon frère ne viendra pas aujourd'hui, mais qu'il attend mon appel, car il a quelque chose d'important à me dire.

Les surveillants m'autorisent à le contacter immédiatement, j'ai même le droit à un parloir plus intime.

— Salut Frangin, c'est Lucas !

— Eh salut toi ! Comment vas-tu ?

— Ça va.

— Oh c'est un petit ça va ça ? Les parents m'ont appris pour les connards qui t'ont sauté dessus. Je ne te demande pas si tu souffres, tu me mentiras probablement. J'espère juste que ça ne t'a pas causé du tort, j'ai tellement hâte que tu sortes de là.

— T'inquiètes pas je n'ai rien provoqué et ils sont en isolement depuis deux semaines déjà. Je ne suis pas près de les revoir. J'ai été bien soigné, j'ai fait une radio de contrôle et rien de cassé, mentis-je.

— Tu restes le plus costaud de nous deux, mecs ! Et puis j'ai vu la dernière fois que je suis venu, tu t'entretiens, ironise-t-il.

— Faut bien que je m'occupe et ça me fasse du bien. Et d'ailleurs, en parlant de visite, tu ne viendras pas aujourd'hui ?

— Non Lucas je suis désolé, mais c'est pour la bonne cause, c'est pour ça que je voulais te parler. Claire et moi on va se marier ! hurle-t-il dans le téléphone

— T'es sérieux ? Mais c'est génial ! Félicitations frangin ! C'est sûr que vous êtes fait l'un pour l'autre.

— Ouais merci. On est très heureux et du coup aujourd'hui on visite un lieu pour l'évènement. C'est un endroit très prisé et on n'avait pas le choix d'une autre date.

— T'inquiète ! Je comprends. Mais vous vous y prenez vachement tôt ? Quoiqu'un an à l'avance c'est classique.

— En fait Lucas, on va faire la cérémonie plus tôt.

— Comment ça ?

— On se marie dans 3 mois.

Pas besoin de faire de calcul savant pour comprendre que je ne pourrais pas être présent pour le mariage de mon frère. Je ferme les yeux et serre les dents pour retenir larmes et colère, je ne veux pas gâcher ce moment avec lui. Mais Antoni me connait bien

— Lucas je suis désolée, tu sais bien que si on fait ça c'est qu'on n'a pas le choix. J'aurais tellement voulu que tu sois là. Mais on fêtera nos un an de mariage avec toi l'année prochaine et on refera une grande fête avec tout le monde, ça sera aussi l'occasion de fêter ta liberté.

— Mais qu'est-ce qui vous presse autant. Vous vivez ensemble depuis 10 ans, ça pouvait attendre encore quelques mois.

— Claire est enceinte ! Et tu connais ses parents hyper catho, ils veulent absolument que l'enfant naisse avec des parents mariés devant Dieu.

C'est le coup de grâce, d'une je ne serai pas présent au mariage de mon frère et de deux, je ne serai probablement pas présent pour la naissance de mon neveu ou de ma nièce. J'ai l'impression que le sol s'écroule sous mes pieds.

— Lucas ?

— Excuse-moi, lui dis-je en reniflant. Je suis vraiment heureux pour toi, pour vous, tu sais. Et l'arrivée de ce bébé, mon Dieu, c'est génial, je vais être tonton !

— Eh ouais mon gars ! Tu ne peux pas savoir à quel point Claire est perturbée par la situation, elle a pleuré pendant des jours en imaginant la tristesse que tu allais ressentir à cette annonce. Nous sommes tellement désolées de ne pas pouvoir t'attendre.

— Ne t'inquiète pas pour ça Anto, tu as raison, on fêtera tout ça en grande pompe l'année prochaine. Comment va Claire sinon ?

— Elle a quelques nausées de grossesse et elle commence surtout à dévaliser les magasins !

Le gardien frappe à la vitre m'indiquant que mon temps d'appel est écoulé, je fais promettre mon frère d'embrasser sa future femme pour moi et de la rassurer sur le fait que je pense à eux et que je ne leur en veux pas.

Sur le chemin du retour vers ma cellule, on m'informe que j'ai rendez-vous à l'infirmerie pour mon bilan, je l'avais complètement oublié celui-là et je n'ai franchement pas la tête à discuter avec la toubib.