Mais quel connard ! Mais quel connard !
Je roule plus vite que je le devrais sur la nationale qui m'emmène jusque chez mes parents et je repense aux mots de Louise « Je t'aime Lucas ! ».
Cette phrase résonne dans ma tête sans cesse depuis hier. Je suis euphorique, mais aussi complètement honteux de mon attitude envers elle. Je n'aurais pas pu faire pire. Parce que je ne lui ai rien répondu en retour. Qu'est-ce qu'elle a pu penser ? Que je me fichais de ses sentiments ? À ses yeux j'ai dû probablement passer pour le pire des salauds. Même en essayant de la protéger j'arrive encore à lui faire du mal.
Mais j'avais tenté de la rassurer en lui proposant un petit week-end en amoureux et comme à son habitude, sa nature douce et bienveillante avait repris le dessus, elle m'avait souri amoureusement et avait accepté mon invitation sans aucune hésitation.
La perspective de ce voyage m'avait redonné du baume au cœur et c'est finalement tout souriant que j'arrive devant le portail de la maison familiale.
Ma mère m'accueille en m'enlaçant tendrement et je salue mon père de loin déjà affairé à préparer le barbecue dominical. J'aurais tant aimé que Louise se joigne à nous, mais elle est de garde à la prison aujourd'hui et je ne la reverrais que ce soir.
Lorsque j'arrive sur la terrasse, j'aperçois aussitôt ma belle-sœur qui tient ma petite nièce dans ses bras. Tatiana est née il y a 1 semaine et je suis déjà raide dingue de cette petite princesse. Je m'approche doucement comme si ma simple présence allait perturber son repas. La petite tète sa mère avec entrain, cela ne me dérange pas outre mesure et je me penche pour embrasser sa maman sur le front. Lucie me sourit et de sa main libre me caresse la joue en signe d'affectation.
- Eh ! Éloigne-toi de mes femmes ! Tu en as une à toi maintenant, tu ne vas pas toutes les prendre !
Antoni se jette sur moi et m'offre une accolade fraternelle.
- Tu as tellement de chance de les avoir. Je suis jaloux. Je lui réponds.
- Ne t'inquiète pas, à toi aussi ça arrivera un jour.
Je reste muet et me remémore la demande en mariage inattendue de Louise. Ce n'est peut-être pas trop tôt finalement. Devant ma mine rêveuse, mon frère me chambre :
- Oh toi tu as un truc à nous annoncer !
Deux paires d'yeux se tournent vers moi. Ma mère est dans la cuisine et mon père bien trop loin pour nous entendre et heureusement, car sinon ils m'auraient déjà ligoté sur une chaise et assailli de questions jusqu'à ce que je crache le morceau.
- C'est encore un peu tôt Anto. Mais un jour peut-être.
- Ce n'est jamais trop tôt quand on est amoureux. Tu es amoureux n'est-ce pas ?
- T'es sérieux, tu crois que je vais te déballer ma vie privée comme ça, plaisanté-je
- Évidemment je suis ton frère, abruti. Antoni m'enserre le cou avec un crochet du bras et nous nous amusons à nous quereller comme deux gamins.
- À table ! hurle enfin mon père.
Nous profitons de la journée ensoleillée et j'hume l'air chaud à chaque brise. Qu'est-ce que c'est bon d'être libre. Je ne pense à rien d'autre que le merveilleux gout de vin qui coule dans ma gorge et au bonheur que j'aurais de retrouver Louis en rentrant ce soir. Ma belle-sœur discute avec ma mère de ses débuts de jeune maman, mon père est parti faire une sieste sur le transat sous son arbre préféré et mon frère me raconte ses histoires de boulot. La vie est douce pour chacun d'entre nous et je ressens un apaisement profond au fond de moi.
Soudain mon téléphone vibre. Je souris en pensant aux petits mots doux que m'envoie Louise à longueur de journée quand elle travaille.
Salut toi. J'attends toujours que tu me contactes 😉
Pendant quelques secondes, je pense à une erreur de destinataire. C'est un nouveau téléphone, peu de personnes ont mon numéro. Alors je réponds pas politesse.
Désolée vous avez dû faire une erreur.
Je ne crois pas bébé.
Mon cœur se met immédiatement à battre beaucoup trop vite et ma respiration se fait plus forte.
- Lucas, ça va ? me demande mon frère devant mon teint blême.
Je passe une main sur mon visage, complètement sous le choc.
- Ouais, ça va, mentis-je.
- Ça n'a pas l'air. Tu as reçu une mauvaise nouvelle ? C'est Louise ?
À l'évocation de son prénom je fixe mon frère d'un air paniqué. Immédiatement il me tire le portable des mains et lit ce qui est écrit sur l'écran.
- C'est qui ?
Je ne réponds pas. Je me lève et tourne en rond dans le jardin comme un lion en cage. J'essaye de réfléchir vite. Ça ne peut pas être elle, comment aurait-elle eu mon numéro ? Putain ! Je croyais qu'elle m'aurait complètement oublié depuis. Moi j'ai oublié. Tout. J'ai tourné la page depuis longtemps. Elle ne peut pas revenir dans ma vie. Je ne la laisserais pas revenir dans ma vie.
- Lucas ? C'est qui ? insiste Antoni.
Toujours pas de réponse de ma part. J'ai peur de dire les mots. Je ne veux pas prononcer ce nom. Mais devant mon visage fermé, mon frère comprend.
- Ne me dis pas que ...
J'opine de la tête et il me tire sans ménagement au fond du jardin.
- T'es dingue, tu as repris contact avec elle !
- Mais t'es con ou quoi, bien sûr que non !
Je m'énerve et pousse mon frère qui manque de s'étaler par terre.
- Comment elle a eu ton numéro alors ?
- Mais j'en sais rien Anto. Cette fille est complètement folle ! J'ai un coup de fil à passer. Ne t'inquiètes le problème va vite être réglé.
- Tu ne l'appelles pas j'espère ! Mais devant mon regard noir et assassin, il se corrige. Ok passe ton appel, mais après tu me racontes tout.
J'opine de la tête et je pars m'isoler à l'étage de la maison. Après deux sonneries, mon interlocuteur répond.
- Bonjour Commandant, j'ai un gros problème et j'ai besoin de vous.
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Louise et Lucas (Libère-moi) Tome 1 [TERMINÉE]
RomanceLouise est une jeune médecin qui a foi en l'humanité. Son truc c'est d'aider les autres. Elle décide de quitter l'hôpital dans lequel elle travaille depuis son retour de mission humanitaire pour prendre un poste dans un centre pénitentiaire. Les alt...