Louise et Lucas (Libère-moi) Tome 1 [TERMINÉE]

Chapitre 50 (Louise) - Déclaration

Nous roulons depuis dix minutes et je suis sur un petit nuage. Mon corps est épuisé, mais mon cœur bat la chamade. Je suis tellement heureuse et détendue.

Dans le silence de l'habitacle, j'essaye d'imaginer la suite de notre relation, les choses se sont enchainées depuis sa sortie et nous n'avons pas encore abordé certains sujets. J'avoue être très impatiente et je rêve déjà de me réveiller tous les matins dans ses bras, surtout après la nuit que nous venions de passer.

Lorsque Lucas m'avait embrassé à l'aube, je m'étais résignée à ne pas le repousser de nouveau. À quoi bon ! J'avais fantasmé sur lui de nombreuses fois et mon corps n'était plus en mesure de patienter plus longtemps. Et je n'avais pas été déçu. L'intensité avec laquelle qui avait pris possession de moi me restait encore en mémoire. Chaque geste, chaque baiser m'avaient procuré un tel plaisir que je me demandais si je n'avais pas rêvé.

Mais je devais sans doute lui laisser un peu de temps, il fallait probablement qu'il s'organise, trouve un appartement, un boulot et il avait aussi quelques rendez-vous administratifs à honorer.

Je tourne ma tête vers lui, mais il reste concentré sur la route. Le paysage extérieur défile sur la campagne ensoleillée, on se croirait dans un téléfilm sentimental et on s'attendrait presque à voir la fin du générique « Et ils vécurent heureux ... ».

J'ose glisser ma main sur la sienne et il tourne subrepticement la tête vers moi. Je souris comme une demeurée.

- Je te remercie de m'avoir accompagnée, sans toi, cette fête n'aurait pas été la même, lui avoué-je.

Il attrape ma main pour y déposer un baiser.

- Que veux tu faire maintenant ? Je lui demande.

- S'arrêter dans un coin tranquille et te couvrir de baisers au milieu des champs, propose-t-il avec un air coquin.

- C'est une idée intéressante.

Sans crier gare, il prend soudainement un petit chemin sur la droite et je pouffe de rire. Nous nous arrêtons sous un grand chêne, il coupe le contact, détache sa ceinture et se jette sur moi.

Comme chaque fois, je suis incapable de me refuser à lui. La douceur de sa langue et la chaleur de ses mains sur ma peau m'excitent au plus haut point.

- Lucas, nous n'allons pas faire ça ici ?

- Et pourquoi pas ? me répond-il, assoiffé. Je veux profiter de toi chaque minute.

Il continue à m'embrasser et fait glisser sa main sous le pan de ma jupe. Mon corps frissonne ; je pense déjà à son torse puissant contre moi. Alors qui glisse ses lèvres dans le creux de mon cou, j'annonce :

- Tu as promis de parler.

- Tu sais que tu es particulièrement agaçante parfois.

Je le regarde avec une moue d'excuse, mais en lui faisant comprendre que je ne lâcherais pas l'affaire.

- Dis-moi ce qu'il se passe, Lucas. Je veux m'assurer que tu vas bien.

Il soupire et s'appuie contre son siège en passant la main sur son visage.

- Ton ami, Thomas, a vu mon dossier et il est persuadé que je suis innocent.

- Pardon ?

- Il dit qu'il y a un vice de procédure ou je ne sais quoi.

- Tu as été en prison par erreur ?

- Pas tout à fait Louise. Tu ne sais pas tout de mon incarcération.

Et pendant de longues minutes, il me détaille toute l'histoire. Je ressens toute sa souffrance dans sa voix, toute son amertume et son désespoir. Je me remémore les premières fois où il est venu à l'infirmerie et je comprends enfin pourquoi son âme a été si abimée. A-t-il vraiment tué son ami ? J'ai du mal à le croire et même si cela était vrai, il s'agissait d'un accident, c'est en tout cas ce que tout le monde pense, sauf lui.