Chapitre 48 (Louise) - Première nuit

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Il est 2h du matin et je commence sérieusement à avoir envie de rejoindre un lit moelleux. J'ai retiré mes chaussures depuis longtemps déjà. Contre toute attente, Lucas n'a pas quitté la piste de danse. Je suis tellement heureuse de le voir rire et sourire, de le voir s'amuser et profiter de la vie. Je soupire de bonheur lorsqu'il me rejoint à table alors que je suis en train de masser mes pieds douloureux.

- Tu sembles épuisée, il est peut-être temps d'aller se coucher, me dit-il en s'accroupissant devant moi.

- J'avoue que je suis à bout de force. Et je n'arrive plus à te suivre, je ne pensais pas que tu t'amuserais autant.

Il m'offre un sourire à la fois fier et gêné.

- J'ai passé une excellente soirée et je te remercie pour ça.

J'aime quand il est tendre, ses yeux pétillent et j'ai envie de me blottir dans ses bras.

Nous décidons d'aller saluer Jessica et Thomas en les remerciant et en leur souhaitant une bonne fin de soirée. Mon amie m'étreint tendrement en me glissant à l'oreille « il est parfait, ma chérie ». Lucas et Thomas se font une accolade virile, je suis contente qu'ils se soient rencontrés dans ces circonstances et qu'ils semblent bien s'entendre. 

Arrivée sur le perron de la salle, je m'aperçois que je suis toujours pieds nus. J'hésite à poser le pied sur les graviers. Lucas sent ma résistance et m'interroge du regard.

- Je crois que je suis incapable de remettre mes chaussures. Tu pourrais aller me chercher mes tennis dans le chalet, s'il te plait, je lui demande en lui tendant des clés.

Mais il me soulève et me prend dans ses bras, aussi facilement que si j'étais une simple plume. Je m'accroche à son cou et je laisse pendouiller mes pieds dans le vide.

- Wahou, j'ai le droit à une démonstration de force.

- Ne te réjouis pas trop, je n'ai juste pas envie de passer le reste de la nuit à chercher tes chaussures au fond de ta valise.

Je lui balance une tape sur son torse dur.

- Essaye encore, je n'ai rien senti, me provoque-t-il.

Je ris. Je suis heureuse et je me laisse porter en le fixant amoureusement. Nous marchons quelques mètres, Lucas réajuste sa prise de temps en temps et je m'inquiète de savoir si je ne suis pas trop lourde. Mais il continue à jouer l'homme fort sans se plaindre.

Lorsque nous arrivons devant la porte, il me dépose doucement et nous entrons dans une magnifique pièce éclairée par une lumière douce. Sur le lit king size sont posés deux serviettes et quelques échantillons de gel douche et shampoing ; nos valises ont été déposées près de la porte d'entrée et un plateau d'accueil nous attend avec deux bouteilles d'eau et quelques chocolats.

L'air devient soudainement pesant, nous nous rendons compte que, pour la première fois, nous sommes seuls et sans contraintes.

C'est Lucas qui rompt le silence en premier.

- Si ça ne te dérange pas, je vais prendre une douche.

- Non, vas-y, je t'en prie.

De longues minutes s'écoulent et je reste assise au bord du lit. J'ai l'impression d'être une jeune fille qui angoisse à l'aube de sa première nuit d'amour. C'est ridicule. Je désire Lucas, ce n'est pas le moment de jouer les effarouchées. Pour m'occuper l'esprit, je prépare mes vêtements pour la nuit.

Lucas sort alors de la salle de bain, une simple serviette, bien trop petite pour sa carrure, enroulée autour de sa taille. Ma trousse de toilette me glisse des mains et il pouffe de rire.

- J'ai oublié de prendre mes affaires dans mon sac, déclare-t-il.

- Ah.

Je lui laisse le passage libre, mais mes yeux ne quittent pas son corps encore humide. Les ailes d'ange tatouées dans son dos bougent au rythme de ses muscules et je fonds comme un glaçon en plein soleil. J'ai déjà vu son torse, mais à chaque fois cela me fait le même effet, je suis pétrifiée, incapable de bouger ou de parler.

- Tu vas me regarder m'habiller ? Me demande-t-il.

- Euh, non, je vais ... Et le file en claquant la porte de la salle de bain un peu trop fort.

La vache ! Je ne suis pas prête. Il est beaucoup trop imposant, excitant. Je dois maitriser mes ardeurs, la douche me fera du bien. Mais lorsque j'essaye de retirer ma robe, la fermeture se bloque et il m'est impossible de faire quoique ce soit.

J'ouvre doucement la porte et j'appelle dans l'entrebâillement :

- Lucas ?

- Hmm ?

Mince, il a dû déjà s'assoupir, alors je passe ma tête et je le découvre allonger sur le dos, les bras derrière la tête en short et T-shirt, les yeux fixant le plafond. Ouf, il n'est pas complètement nu !

- La fermeture de ma robe est coincée, tu veux bien ... je lui demande, en lui tournant le dos.

Je l'entends se lever et lorsque je sens ses doigts effleurer soudainement ma peau, un puissant frisson me parcourt dans tout le corps.

- Tu essayes de m'aguicher ? me demande-t-il en caressant mes omoplates.

Je ne réponds rien, j'en suis incapable. Je me concentre juste sur la pulpe de ses doigts qui jouent avec ma peau. Il commence à embrasser la naissance de mon cou, ses mains posées sur mes épaules. Puis il les descend le long de mes bras et croise enfin ses doigts entre les mieux. Je sens son souffle chaud dans ma nuque, chaque mouvement m'envoie des décharges électriques, j'ai peur que mes jambes me lâchent et j'espère, intérieurement, qu'il me rattrapera si cela devait arriver parce qu'à cet instant, je suis incapable de maitriser mon corps. 

Il se rapproche encore de moi et je sens son érection dans le bas de mon dos, il ne me cache rien de son désir et je perçois des fourmillements entre mes cuisses. À présent, ses mains viennent caresser mon ventre et remontent jusqu'à ma poitrine dans un geste extrêmement sensuel. Je me cambre contre lui.

- Louise ... souffle-t-il, déjà haletant.

- Continue, lui dis-je.

Il est trop tard pour rebrousser chemin. Je pourrais tuer quiconque voudrait s'interposer entre nous à cet instant.

- ... je te désire tellement.

Sa main gauche continue à me caresser la poitrine quand l'autre me couvre le cou et me fait pencher la tête sur le côté. Il me dévore et pour toute réponse, je gémis de plaisir.

- Je crois que je ne me lasserais jamais de gouter ta peau.

Sa voix est grave et sensuelle. Pourrait-il me faire jouir juste en me parlant ? Probablement que oui. 

Mon cerveau choisit ce moment pour se réveiller et mille questions se bousculent dans ma tête : est-ce que ce n'est pas trop tôt ? Doit-on passer notre première nuit d'amour ici ? Est-ce qu'il a pensé à prendre des préservatifs ? Et s'il n'aimait pas mon corps ? Est-ce qu'il a des sentiments pour moi ou est-ce qu'il veut juste une partie de jambes en l'air ? Mon Dieu, Louise, est-ce vraiment le moment de cogiter !?

- Laisse-moi prendre une douche, je suis toute transpirante, réussis-je à dire entre deux souffles. La fuite est tellement lâche.

Il émet un râle de mécontentement, mais détache ses mains de mon corps sans insister. Je file dans sa salle de bain sans me retourner.

Louise et Lucas (Libère-moi) Tome 1 [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant