Chapitre 9

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Sarah
San Francisco

– Nous vous écoutons, me dit Marc.
– Le mariage a été, disons discret. Dans votre milieu professionnel, je suppose que ça ne se fait pas... Chez moi non plus d'ailleurs... Enfin bref, passons. Donc, vous avez sûrement de nombreux amis qui attendent que vous fêtiez dignement l'évènement... Si on peut appeler ça un évènement...

Silence. Ils ruminent mes paroles.

– Fêter l'évènement ? répète Hace.
– Oui. Cette femme est astucieuse. Elle a pénétré d'une façon ou d'une autre dans votre intimité. Elle trouvera un moyen pour s'introduire à la fête. Annoncez l'évènement dans la presse. Et elle viendra à nous. – Il faudra que ce soit à L.A., ajoute Marc, convaincu.

Je pousse un discret soupir de soulagement.

– Los Angeles ?
– Tu veux dire chez moi à L.A. ? lui demande Hace d'une voix où perce une irritation à peine contrôlée.

Il n'apprécie pas le revirement de son ami et commence à faire les cent pas dans le studio.

– Oui, lui répond Marc, tout sourire.
– Je croyais que ta maison était ici.
– Sa, j'habite ici en général. Marc aussi. Mais nos bureaux sont à Los Angeles ainsi qu'une autre de mes propriétés.
– Tu en as beaucoup ?

J'écarquille les yeux. Difficile de concevoir une telle fortune. Quoique. Le jet aurait dû déjà me renseigner. Dans quoi me suis-je engagée ?

– Quelques-unes.
– Je dois vérifier deux ou trois trucs dans l'agenda, mais je pense que nous pouvons fixer la date autour du cinq. De toute façon, nous devons aller là-bas d'ici quelques jours. Je lance dès demain les préparatifs. C'est un peu juste, mais Mia va adorer !

Marc est décidé. Bien.

– Vous êtes résolus à prendre ce risque tous les deux, n'est-ce pas ?

Il ne digère pas notre alliance.

– J'ai confiance en vous deux, je lui rétorque avec conviction.

Il frotte son bras blessé. Je remarque alors ses yeux cernés. Je lui masse sa main, pour la décontracter :

– Tout se passera bien.
– Bel optimisme.
– Hace, arrête de t'inquiéter pour tout et tout le monde ! Plus vite cette histoire sera terminée, mieux nous nous porterons et nous pourrons travailler correctement. Allez, il est tard. Les enfants vont à l'école demain. Je vais leur dire bonsoir. Vous deux, rentrez-vous reposer. Vous paraissez exténués.

Nous remontons dans le salon vide. Mia a dû coucher les enfants. Le retour à la maison se fait dans un lourd silence. Wendy a laissé un mot sur le plan de travail signalant que le repas est juste à réchauffer. Je n'ai pas faim. Mais il allume la plaque et met les couverts. Je n'ose dire non.

– Tu as une maison à Los Angeles même ?

J'entame la conversation puisqu'il persiste dans son mutisme.

~ Faux mariage,  Vrai désir ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant