Los Angeles
Sarah
– Bonjour les enfants ! Comment allez-vous ce matin ?
Je sursaute au son de la voix de Richard. Mon cerveau en mode pause fonctionne au ralenti. M. Bowen m'embrasse sur la joue, il serre la main de son fils qui continue de me fixer. Mais avant qu'il remarque mon désarroi, je souris :
– Bonjour Richard. Avez-vous bien dormi ?
– Très bien. Nous sommes rentrés tard. Je dois avouer que je n'ai plus 20 ans, je récupère moins vite.
– Vous êtes en pleine forme pourtant.
– Mais je dois me ménager maintenant.
– Tu as un problème de santé ? demande Hace, réellement soucieux.Même s'il dit ne pas apprécier son père, il s'inquiète pour lui. Bon point.
– Non, mais je fais attention à moi.
Hace se lève et grommelle :
– Comme d'habitude.
Il sort dans le jardin où règne une activité intense, le téléphone à la main.
– Il n'est jamais tranquille, constate judicieusement son père.
Je vois Vera entrer dans la salle à manger. Elle s'attable pour prendre son petit déjeuner avec des manières de vieille aristocrate européenne. Ridicule... Elle agite sa main dans ma direction :
– Sarah, venez me rejoindre pour discuter un peu.
Polie, je m'assois près d'elle, un expresso à la main. J'ai besoin de me tenir éveillée parce que là, franchement, j'ai juste envie de me réfugier dans une chambre afin de fuir cette ambiance pesante, en particulier de le fuir, Lui !
Tous les trois, nous entamons une conversation conventionnelle autour de mon travail et de ma famille. Vera se montre particulièrement invasive dans ses questions, je déteste. Je lui réponds avec des phrases courtes sans jamais lui fournir trop de détails. Je déteste son attitude indiscrète, ses manières hautaines et dédaigneuses. Qu'est-ce que Richard peut bien lui trouver ?
Des éclats de voix résonnent jusqu'à nous, malgré le bruit des serveurs. Nos trois têtes se tournent vers l'extérieur. Hace s'énerve avec son interlocuteur tout en jetant un coup d'œil dans ma direction : la dispute me concerne.
– Que se passe-t-il à votre avis ? me demande Richard, intrigué.
– Je ne sais pas.J'essaie de boire le plus paisiblement possible mon café, mais les dernières paroles échangées avec lui m'ont bouleversée : nous sommes devenus ce que nous aurions toujours dû être : des étrangers.
– Il faut que je te parle.
Si son père n'était pas là, je l'aurais envoyé paître avec ce ton péremptoire. Mais ne voulant pas envenimer les choses, je le suis jusqu'à la salle de gym. Il ferme la porte derrière lui. Les bras croisés, j'attends ses explications sans un mot.
– La police a failli mettre la main sur Perkins, mais elle l'a ratée. De peu.
– Où était-elle ?
– Chez une de ses collègues. Les inspecteurs l'interrogent en ce moment, mais elle ne sait rien apparemment.
– Où travaillent-elles ?
– Dans une société d'informatique. Cela explique ses connaissances à ce sujet.
– La police doit bien avoir d'autres informations puisqu'elle a réussi à trouver son nom, son lieu de travail et même le domicile de sa collègue.
– Oui, mais ils ne voulaient rien me dire au téléphone. Ils voulaient ensuite venir ici, mais je ne veux pas inquiéter mon père ou le personnel.
– Pourquoi t'es-tu énervé au téléphone ?
– Ça me regarde. Je t'ai informée, maintenant je dois y aller.
VOUS LISEZ
~ Faux mariage, Vrai désir ~
RomanceQuand Sarah se réveille dans une luxueuse suite d'hôtel à Las Vegas, elle croit avoir simplement trop bu la veille, fait quelques bêtises, rien de dramatique. Mais c'est plus compliqué que ça... Pour commencer Hace Collins, chanteur et acteur de ren...