Chapitre 26

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San Francisco

Sarah

Une musique rythmée résonne à mes oreilles. Je ne reconnais pas la chanteuse, je comprends juste le titre, « Wishing Well ». Ouais... C'est la musique de son réveil. Je me souviens. Je me tourne vers lui. Il n'entend rien ! Je pose un délicat baiser sur ses lèvres.

– Hum.

Et il se retourne, le drap sur la tête.

– Hace, ton réveil sonne. Tu dois te lever je crois.

Je l'embrasse dans le cou, il sent si bon, là au creux de sa nuque. D'un geste rapide, il me renverse alors sur lui :

– Bonjour madame Collins.

Ce sourire matinal m'éblouit.

– Ça te plaît de m'appeler ainsi, n'est-ce pas ?
– Oh oui !

Il m'embrasse fougueusement et ce n'est pas seulement ma bouche qui lui répond mais mon corps en entier. Malheureusement, le réveil se remet à sonner et nous devons revenir à la dure réalité.

– Je dois y aller, me dit-il en me poussant sur le côté.

Je décide de me lever avec lui. J'enfile les vêtements de la veille et je le suis en bas. Wendy est là, avec un petit déjeuner alléchant. Elle nous regarde avec des yeux si bienveillants que je pense aussitôt à ma mère. Je dois parler à mes parents, à mes amis, à mes collègues... Bouh, je suis soudain submergée par les émotions. Je refoule ce lourd fardeau en arrière-plan et j'essaie de trouver une contenance en m'asseyant sur un tabouret. Wendy me verse mon café au lait dans un grand bol sans se départir de son large sourire, elle me sert un jus d'orange fraîchement pressé. Avant qu'elle ne fasse autre chose pour moi, je la devance en mettant moi-même mes tartines dans le grille-pain. Je ne m'habituerai jamais à être servie. Elle apporte son café à Hace et s'éclipse ensuite dans la buanderie, je crois qu'elle veut nous laisser notre intimité.

– Sarah, qu'est-ce qu'il y a ?

Oh non, comment a-t-il deviné mon désarroi ?

J'avale une gorgée de mon café et je lève mes yeux vers lui.

– Je dois parler à ma famille.

Il acquiesce de la tête, le nez dans son mug de café. Je continue :

– Hier, j'ai pris une décision lourde de conséquences en acceptant de vivre avec toi. Mais cela implique que je ne verrai plus ma famille, mes amis. Que je dois renoncer à mon travail que...

Je m'arrête de parler devant sa mine renfrognée. Oh non, il a changé d'avis ?

– Tu regrettes ta décision ? me demande-t-il, ses deux mains posées bien à plat sur le comptoir, il me fait penser à un gorille menaçant son adversaire.

– Non, bien sûr que non !

Il se méprend et, égoïstement, je suis presque soulagée de sa réaction, il a peur que je m'en aille !

– Je suis juste déstabilisée par ce qui m'arrive. Il faut que je mette de l'ordre dans mes idées et réfléchisse à mon avenir.
– Mon ange, je suis tout à fait conscient que je te demande beaucoup. Mais saches que je ne t'empêcherai jamais de voir ta famille ou tes amis.
– Je sais. Mais ils sont si loin...
– Vous pourrez vous voir quand vous voulez !

~ Faux mariage,  Vrai désir ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant