~ Faux mariage, Vrai désir ~

Chapitre 11

Sarah
San Francisco

Le lendemain matin, le lit est vide. Je m'étire avec ravissement. Un soleil radieux illumine une mer turquoise. Aujourd'hui, le Golden Gate Bridge est entièrement visible. Une belle journée qui s'annonce. Je me prépare avant d'aller déjeuner. Wendy aspire au rez-de-chaussée. Pour ne pas l'encombrer et malgré la fraîcheur matinale, je vais boire mon café sur la terrasse. Il faut que j'occupe ma journée. Un petit tour chez Mia ?        

J'avertis la gouvernante de mon départ ; je ne veux pas que la sécurité ait des soucis avec Hace. Elle appelle Peter qui insiste pour m'accompagner. Je profite de cette courte marche avec lui pour lui demander s'il sait où est Hace. Il doit encore donner des interviews et après il a une réunion avec Cynthia. Mince, je l'avais oubliée celle-là. Elle a peu de considération pour moi. Je la soupçonne d'avoir des vues sur lui. Elle pourra toujours l'avoir après mon départ. Curieusement, cette idée me déprime. La journée s'assombrit d'un coup. Je me secoue devant la porte de Mia. Inutile d'apporter mes pensées sinistres. Rosalia me mène jusqu'au bureau de la jeune femme. Elle est au téléphone et me fait signe de m'asseoir sur le sofa. Elle est vraiment belle avec son port altier et une robe de couturier multicolore qui sied à son teint mat. Je n'ai jamais envié personne parce que j'ai toujours été bien dans ma peau, mais je dois avouer que Mia est si élégante que je voudrais un tant soit peu lui ressembler.        

– Tu as l'air, je ne sais pas... différente, me dit-elle après avoir raccroché.        
– Ah ?        

Je rougis en pensant à la nuit dernière.        

– Je suis venue voir si je pouvais encore aider pour la réception.        
– Bien sûr. Je termine l'invitation de cette soirée et je suis à toi.        

Je découvre que je suis une vraie novice dans ce genre de travail. Je croyais naïvement que nous avions déjà beaucoup avancé, mais je m'aperçois que non. Mia est une perfectionniste. Rien ne lui échappe. Elle fait attention au moindre détail. Elle ne veut pas nous décevoir ! Je m'empresse de la rassurer en lui disant que ce n'est pas moi qu'elle doit impressionner mais Hace. Je ne suis pas exigeante. Elle a reçu les propositions du traiteur et elle veut me montrer des modèles de menus.        

– Tu as demandé des plats français ?        

Je suis touchée par cette attention.        

– Bien sûr, la réception est en l'honneur de votre mariage. Nous célébrons ainsi l'union entre deux pays. Si tu veux modifier un plat, une boisson, dis-le-moi. Mais lis attentivement.        

Elle a un sourire en coin.        

– Ah ?        

Le buffet promet d'être délicieux ; chaque desserte aura son thème, les hors-d'œuvre, les plats chauds et les desserts. Un bar sera installé autour de la piscine. Je n'ai pas encore vu la maison, mais rien que les plans du jardin dessinés par Mia m'indiquent que c'est un palace, comme à la télé.        

Les hors-d'œuvre me mettent déjà l'eau à la bouche : saumon fumé, blinis aux herbes avec du caviar, cakes au crabe et olives, mini burger au vieux cheddar et mini-pizza. Plus différentes salades composées.        

– Le fromage de chèvre Napoléon ?        
– Hace m'a dit que tu es française, Alors quand j'ai vu ce nom sur les propositions, j'ai coché. Tu auras un produit de chez toi.        
– Je ne crois pas que ce fromage vienne de France ! Je ris de bon cœur. Vous savez, nos fromages ne peuvent pas passer vos douanes. Mais je garde volontiers cette salade. J'ai hâte de goûter. Je constate encore une fois que le nom de Napoléon fait vendre...        
– Je ne voulais pas te vexer, me dit-elle, confuse.
– Mia, aucun souci. Je trouve ça très drôle, c'est tout.