Chapitre 29

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Californie

Sarah

Nous nous levons aux aurores pour éviter la foule. Lorsque nous arrivons sur le site, Hace met casquette et lunettes de soleil noires. Il a raison, le parking fourmille déjà de monde. Je m'extasie devant chaque arbre à son grand amusement. Je mitraille chaque scène, chaque plante, chaque arbre : je ne veux rien oublier et partager avec ma famille cette superbe randonnée. Au Wawona Point Vista, des marches en pierre donnent accès à une terrasse au bout d'un minuscule promontoire, en forme de proue de navire. Je m'extasie devant l'époustouflant panorama.        

Sans le voir, je le sens venir derrière moi. Un souffle dans mon cou et ses mains sur mon ventre font aussitôt frémir chaque parcelle de mon corps.        

– C'est beau, n'est-ce pas ?        
– Oui, magnifique. J'ai l'impression d'être Kate Winslet dans Titanic.        
– Je ne suis pas DiCaprio.        

Je me retourne sur la pointe des pieds et dépose sur ses lèvres un chaud baiser :        

– Non et puis je préfère les beaux bruns sexy.        

Il passe le revers de sa main sur son front :        

– Ouf, je n'ai donc rien à craindre de ce séducteur de Leonardo.        
– Oh non !        

Je me blottis dans ses bras, profitant de cet instant paisible avec lui au cœur de la nature.        

– Si à chaque rando, tu te jettes dans mes bras comme ça, on va en faire beaucoup !        

Sa bouche atterrit sur la mienne, l'intensité de son désir me coupe le souffle. Nous avons fait l'amour à notre réveil et nous pourrions recommencer trois heures après. Je pourrais rester des jours enfermée dans ses bras, à sentir ses mains sur moi, à soupirer sous ses lèvres, à goûter son corps si sexy... Je plane total, il m'enivre...        

– On rentre ou dans cinq secondes, je ne pourrai plus rejoindre la voiture sans avoir la honte de ma vie, me chuchote-t-il dans l'oreille.        
– Les femmes ont donc un avantage sur les hommes, on n'a pas de signe « extérieur ».        
– Tss, ça, c'est pour ceux qui ne te connaissent pas. Il penche la tête, son index sur ma lèvre inférieure. Quand tu es excitée, tu te mords l'intérieur de la lèvre. Et tes yeux ! Ils deviennent deux étoiles dorées.        

Je rougis du compliment... Et je me mords la lèvre !! Il éclate de rire.        

– Je t'adore ! me dit-il.        

Je fonds. Encore et toujours.        

Fabio et Alex sont à quelques mètres derrière nous ; ils ont repris leur position d'agent de sécurité, visage fermé, bras le long du corps, l'œil aux aguets. Quelques personnes circulent sur le promontoire, appareil photo ou tablette à la main, bavardant presque silencieusement. Comme si chacun venait ici pour se recueillir devant Mère Nature. Il commence à faire chaud, même à cette altitude. Je sors ma bouteille d'eau de mon sac à dos, j'ai à peine bu depuis ce matin et j'ai vraiment soif. Un bruit de moteur me fait sursauter, ainsi que Fabio et Alex, qui ont déjà leur main sur leur arme cachée. Un 4x4 de ranger se gare à côté de la maison du parc. Un garde forestier, en uniforme vert et beige, en descend, un gros sac à la main. Fausse alerte.        

Hace a entamé son sandwich, assis à califourchon sur la murette. Il semble avoir repris ses esprits. Mieux que moi en tout cas.        

Il est vrai que le soleil est haut, il est presque une heure. Je comprends pourquoi mon estomac crie famine. Nos anges gardiens nous imitent, ils s'assoient aussi un peu plus loin, nous laissant notre intimité. Nous dégustons notre pique-nique face à ce magnifique paysage classé par l'UNESCO. Quel contraste avec les étendues poussiéreuses du désert !        

~ Faux mariage,  Vrai désir ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant