~ Faux mariage, Vrai désir ~

Chapitre 13

Los Angeles

Sarah

Un réveil sonne. Je ne veux pas ouvrir les yeux, je n'ai pas assez dormi.

– Sa, si tu veux venir avec nous, il faut te lever.

Mon cerveau est d'un coup en activité. Il est allongé près de moi, son bras sur mes hanches. Que j'aime me réveiller à ses côtés.

– Je serai prête dans dix minutes.

Je saute du lit pour courir dans ma chambre. Après une douche rapide, j'opte pour un pantalon en toile uni et un haut coloré, une de mes tenues de travail. Je retourne auprès de lui. Il termine de s'habiller avec un jean et un simple T-shirt noir. Et il peut poser pour un magazine de mode... Y a pas de justice dans ce monde !

– Petit déjeuner ?
– Oui, je meurs de faim ! je lui réponds, faussement décontractée.

Marc est déjà accoudé au comptoir, buvant un grand café, la tête dans un magazine.

– Bien dormi vous deux ? demande-t-il, ironique.
– En quoi cela te concerne ? rétorque Hace.
– Juste par curiosité...

Marc éclate de rire en tapant dans le dos de son ami. Mes pommettes rougissent sous l'allusion. Je me prépare un thé aux agrumes, de ma marque préférée. Je mange un donut en silence, assise sur un tabouret de bar. Je les laisse mettre au point leur planning. Nous irons d'abord aux studios puis à leur bureau, tandis que moi je rentrerai avec les gardes du corps.

J'avais bien prévu pendant mon séjour aux States d'aller visiter les studios d'Hollywood, mais côté touriste... Je n'aurais jamais imaginé le faire côté professionnel, c'est incroyable ! Je suis obnubilée par mon aspect. Je réajuste le col de mon chemisier, vérifie toutes les dix secondes mon maquillage. Je ne veux pas passer pour la petite Française fraîchement débarquée de sa campagne. Pas pour moi, je m'en moque, mais pour lui et sa carrière, je me dois d'être présentable. Je me tords les mains et me tortille comme une enfant sur le siège de la voiture.

– Pourquoi es-tu si nerveuse ? me demande-t-il alors que la voiture passe le portail de sécurité.

Quelle question ! Il ne se rend pas compte un instant de la position où je suis. Depuis le début de cette histoire, je vis dans l'imposture devant la terre entière, mais par écran interposé et à l'abri derrière les murs de ses maisons. Là, je vais être confrontée à son métier, à des gens réels qui travaillent avec lui. Les quelques personnes que j'ai côtoyées jusqu'à maintenant étaient plus ou moins au courant de la situation. Pour la première fois, je vais devoir jouer la comédie, rien à voir avec la conférence de presse où les journalistes avaient été tenus à distance.

Les studios de la Century Fox sont une ville dans la ville, avec tous ces hangars, ces larges allées, ces multiples bureaux. Une rue de New York entière a été reconstituée ; immeubles, échelles de secours, véhicules de pompiers, tout y est. Incroyable ! Peter se présente devant un autre portail gardé. Même Hace doit montrer un badge pour entrer dans ce parking. Le panneau d'accueil m'indique que le building est celui de la direction. Ouah... le saint des saints...

– Tu as rendez-vous avec la direction des studios ?

Ma demande est formulée d'une faible voix, tellement je suis impressionnée.