Chapitre 25

32 2 0
                                    

Page, Arizona

Sarah

Mon cri résonne en un écho infini.

Sans effort, il me soulève dans ses bras, je m'accroche à son cou, mes jambes autour de ses hanches.

– Tu es folle !
– Oui, folle de toi.

Mon soleil irradie mon monde avec son rire joyeux. Je baisse ma tête, mes mains sur ses joues et je l'embrasse fiévreusement. Jamais nos baisers n'ont été si passionnés. Jamais sa bouche n'avait autant réclamé son dû. Nos langues se cherchent, tournoient, s'accrochent l'une à l'autre. Ses doigts s'enfoncent dans mes fesses. À l'aide de mes cuisses, je me hisse de quelques centimètres. Je ne quitte pas ses lèvres un instant, il rejette sa tête en arrière. Une respiration et je replonge ma langue avide dans sa bouche. Ma soif de lui est insatiable. J'en perds mon souffle. Je glisse lentement le long de sa poitrine et retombe sur la pointe des pieds.

Nous ne voyons pas les touristes passer à côté de nous, la lumière se tamiser. Le temps s'est arrêté dans cette grotte magique. Nous ne pouvons pas nous rassasier l'un de l'autre. Pourtant, en homme responsable qu'il est, il s'écarte de moi :

– Nous devons repartir. Le site va fermer.
– OK.

Il me prend la main et ses doigts caressent ma paume :

– Steve nous attend avec sa voiture à la sortie. Dans dix minutes nous y serons.
– Très bien. Mais attends, j'ai soif.

Je bois la moitié de la bouteille d'eau et il me la remet dans mon sac à dos dont il vérifie les attaches. Il dépose un léger baiser sur ma bouche humide.

– Hum. J'adore le goût de tes lèvres. Allons-y. J'ai hâte de rentrer à la maison.

Ouah, ce sourire...Je m'enflamme à l'idée de me lover contre son corps.

Nous devons grimper plusieurs escaliers avant de sortir des gorges. Je m'arrête admirative sur un palier : la perspective des marches est fabuleuse grâce à la vue en surplomb sur les gorges. Avec le soleil déclinant, les couleurs des parois oscillent entre l'ocre jaune et le brun rosé. L'ascension fastidieuse se termine sur les rebords d'une immense faille perpendiculaire au Lower Canyon. Nous montons ensuite jusqu'au sommet de la mesa et nous arrivons sur un parking en terre. Au loin, trois jets de fumée blanche s'élèvent dans le ciel bleu pastel en provenance de la centrale électrique. Un seul véhicule. Le pick-up de Steve. Lui et Peter sont assis à l'arrière et sirotent une bière. Quand ils nous aperçoivent, ils se lancent un regard de connivence. Ah... ils ont compris : nous nous tenons par la main. Je baisse la tête, rouge de confusion. Dans l'intimité du Canyon, nous étions deux anonymes, seuls au monde. Maintenant, le monde nous rattrape !

Un Peter goguenard saute du Ford et s'avance vers nous :

– Ça va vous deux ? Bonne balade ?
– Parfaite, lui répond son ami qui me prend par la taille et m'embrasse.

Je suis surprise, ses baisers en public ont toujours été une démonstration pour « le piège Perkins ». C'est le premier qu'il fait tout naturellement. Steve s'approche à son tour, il pose sa main sur l'épaule de Hace :

– Tu t'es enfin décidé à lui avouer ?
– Oui.

Je lève mes yeux vers lui, interloquée par la question. Il a discuté avec Steve de ses sentiments ? Je ne le voyais pas aborder ce genre de sujet personnel avec quiconque. L'Indien doit énormément compter pour lui. Il a dit d'ailleurs que c'était son meilleur ami... Steve m'enlace dans ses grands bras puissants, il m'étouffe presque.

– Merci Sarah, grâce à vous, mon ami est un homme heureux.

Il exagère peut-être un peu...

– Oh oh Steve, lâche-la. Pas touche.
– Eh man, partage.

~ Faux mariage,  Vrai désir ~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant